mercredi 31 août 2016

L'héritage des Grecs

Le miracle grec
In Philosophie magazine – Hors série numéro 30
Eté  2016.


"Le « miracle grec » désigne cette extraordinaire floraison au cours de laquelle des grecs ont inventé… tout ou presque ce qui fonde notre monde : le droit, la monnaie, la démocratie, la philosophie, l’histoire, la science, le théâtre... Ce que Paul Veyne baptise « la première grande civilisation mondiale ». Voyage aux origines de la pensée critique.
"La formule naît sous la plume du philosophe Ernest Renan dans sa Prière sur l’Acropole où il exprime son émotion devant ce « lieu où la perfection existe ».
 Mais a-t-elle un sens ?  Non ? ont répondu Jean-Pierre Vernant et ses successeurs. « Miracle » est trop chargé, trop chrétien, trop simpliste ; il suggère un coup de foudre qui gomme l’histoire et la causalité, le voyage des idées et leur transformation. Dans sa fulgurante concision, il favorise une tendance fâcheuse à focaliser le regard sur la seule Grèce, et sur l’acropole d’Athènes en particulier. Il impose  le partage entre aryen et sémite et ignore les racines qui s’étendent en Egypte et jusqu’à Babylone. En somme dit Vernant, il vaudrait mieux parler d’une révolution s’inscrivant dans le temps des hommes et faisant passer, en gros d’un univers mythico-religieux à celui de la raison ou de l’intelligence critique. Une révolution de la pensée à travers une curiosité raisonnée du monde qui s’appelle philosophie et dont Platon et Aristote soulignent qu’elle se rattache au thaumazein, la capacité de s’étonner et de s’inquiéter. Pas un miracle peut-être, mais tout de même un prodige. En latin : miraculum…"



PARTIE I : comment la raison vint aux grecs
La pensée rationnelle a un état-civil, écrit Jean Pierre Vernant, on connaît sa date et son lieu de naissance […] au VIe siècle dans les cités grecques d’Asie Mineure ».  Comment est-on passé du monde archaïque des palais à celui des cités démocratiques et des explications mythologiques du monde à la pensée scientifique et philosophique ? Cédric Villani, Michel Serres, Luc Ferry, donnent des raisons à ce miracle.

PARTIE II : petites disputes entre sages
La philosophie grandit dans des cités qui favorisent la gymnastique. Lutte des corps, lutte des esprits : comment façonne-t-on l’esprit d’un homme ? Comment l’entraîner pour qu’il pense juste et bien ?  Le vocabulaire de la palestre devient celui de la philosophie, exprimant ainsi que l’éducation véritable passe par l’affrontement. Voyage au pays de la lutte dialectique où certains cherchent, explique Barbara Cassin, « à dire ce qui est » et d’autres à « faire être ce qui est dit ».

PARTIE III : un monde de cités
De toutes les inventions liées à la cité, celle de l’agora est probablement la plus emblématique du nouveau rapport au monde inventé par les Grecs : en délimitant, au cœur de la ville, un espace vide réservé aux assemblées de citoyens, ils plaçaient de fait le logos au centre de leur cosmos. Un logos d’où étaient exclus les femmes, les étrangers et les esclaves : d’où la question, remarque l’historien Paulin Ismard, du « lien entre l’institution esclavagiste et la démocratie ».

PARTIE IV : pourquoi cela nous touche
Que l’héritage grec n’en finisse pas d’être revendiqué, au fil des siècles, atteste mieux qu’un long discours de l’extraordinaire corne d’abondance qu’il n’a jamais cessé de représenter jusqu’à aujourd’hui. Fleuve se déversant dans l’imaginaire européen en s’y créant à chaque fois des méandres nouveaux entre fantasme et réalité, le mythe de la Grèce blanche en tête : « le Beau grec est tout sauf blanc ! » assure l’historien Philippe Jockey. 


source : présentation du Magazine Philosophie Magazine - hors série numéro 30 - juin-septembre 2016.

publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

jeudi 25 août 2016

Baruch Spinoza : voir le monde autrement






Philosophie Magazine
Hors-série 29, printemps 2016
Spinoza. Voir le monde autrement


Comment le philosophe Baruch Spinoza (1632-1677) qui écrit “par Réalité et par Perfection j’entends la même chose” peut-il nous aider à changer le monde ? Pourquoi Spinoza attise-t-il aujourd’hui notre réflexion ? Comment l’ennemi du libre-arbitre peut-il nous apprendre, non à changer de vie, mais à changer notre vie ? Par quel tour de force un penseur aussi austère est-il devenu notre maître de joie ?

Athées ou croyants, scientifiques ou économistes, tous ont “leur” Spinoza. Jusqu’aux penseurs d’extrême-gauche qui, tels Frédéric Lordon, Toni Negri ou Miguel Benasayag ont trouvé chez Spinoza les outils d’une critique du capitalisme capable de prendre le relais du marxisme discrédité. Excommunié de son vivant, longtemps tenu à l’écart des grandes histoires de la philosophie, son heure a sonné ! André Comte Sponville, Clément Rosset, Henri Atlan ou Raphaël Enthoven le révèlent.

PARTIE I : Une Éthique de la joie
Pour le philosophe Clément Rosset, « Spinoza est une sorte de bouddha, une divinité philosophique qui domine toutes les autres philosophies. ». Et cette stature, il la doit avant tout à l’Éthique, une œuvre aussi géniale qu’austère, voire inaccessible... jusqu’à ce hors-série propose :
L’Ethique sans peine. En 10 pages et 5 graphiques ; les idées essentielles sont présentées simplement, et le cheminement de l’ouvrage apparaît – de la définition de Dieu comme « la nature » à l’affirmation finale de la joie.
 
PARTIE II : Un traité des passions
Pour Spinoza, les Hommes ne doivent pas être considérés tels qu’on voudrait qu’ils soient, mais tels qu’ils sont. D’où sa célèbre formule : « Ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre ». Et pour les décrire, « Le Spinoza romancier est indispensable au Spinoza philosophe. » (Pierre-François Moreau).
 
PARTIE III : Une métaphysique
Ni créateur, ni transcendant, ni personnel, ni juge, le Dieu de Spinoza est-il encore un Dieu ou le masque d’un athéisme peu avouable à son époque ? Et s’il est cause de toutes les choses, y compris du mal, alors tout n’est-il pas déterminé ? Entretien avec Henri Atlan, « Ce que peut le corps ».
 
PARTIE IV : Changer la vie ?
Marxiste ou catholique, économique ou politique, toutes les lectures de Spinoza conduisent à changer sa vie. Mais attention, remarque Pierre Zaoui : « Lorsque quelqu’un vous dit “je vais mieux”, vous pouvez être assuré qu’il n’est pas au mieux... Il ne s’agit pas tant de s’épanouir et de se transformer en devenant un autre. Il s’agit de devenir ce que l’on est. »
 
Le Traité économico-politique de Frédéric Lordon
Frédéric Lordon, économiste devenu philosophe sous l’effet de la découverte de Spinoza, est apparu ces derniers jours comme la principale figure, écoutée et acclamée, du mouvement Nuit Debout, pourtant rétif à toute récupération politique ou idéologique. Économiste devenu philosophe, il ne croit pas plus aux appels à la moralisation du capitalisme qu’à la mode actuelle de l’entreprise libérée.
« Si les hommes un jour cessent de respecter la force publique et prennent la rue, [...] ça n’est pas parce qu’ils ont fait un saut miraculeux hors de l’enchaînement des causes et des effets, c’est parce qu’ils ont été déterminés à le faire », écrit-il en dernière page de ce hors-série. 

Les deux tableaux du début sont très bien conçus pour entrer dans la pensée de Spinoza et fait surtout pour ceux qui ne le connaissent pas. Quant à l’éditorial il est d’un ton décalé et plein d’humour.

source : Philosophie Magazine

publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles



mercredi 24 août 2016

Un roman graphique drôle et décalé sur la foi

Laurent Bidot, J'y crois pas : tribulations d'une brebis égarée, Paris : Mame, 2016, 127 p., 16,90 €.


Bob est un adolescent qui vient de rompre avec sa copine. Déprimé, il se rend à la librairie, où le vendeur d'habitude si clairvoyant lui conseille... la Bible en manga ! Malgré ses réticences, Bob se laisse prendre par le récit, puis souhaite en savoir plus avec l'aide d'un prêtre. Il rencontre ainsi le père Cugnan, qui l'accompagne dans sa (re)découverte du Credo. La réaction du « Padre » quand Bob lui parle de sa rupture est très bien sentie : plutôt que de lui faire la morale, il l'encourage à remettre en question son attitude envers sa petite amie.
Les souvenirs de caté, les interrogations à propos des différents points du dogme catholique, les nombreuses références au cinéma et aux séries télévisées sont hilarantes. Toutefois, on peut se demander si ces évocations correspondent bien à la culture d'un jeune aujourd'hui. Le dessin, plutôt cru, destine cet ouvrage à des adolescents avertis, voire à leurs parents, plutôt qu'à des collégiens. Enfin, la chute finale est un peu décevante.

Malgré cela, ce roman graphique est divertissant et éclaire avec humour les points difficiles du Credo : l'omnipotence de Dieu qui n'empêche pourtant pas le mal, les Enfers où descend Jésus après sa mort à ne pas confondre avec l'Enfer de ceux qui rejettent catégoriquement l'amour de Dieu, la Création en sept jours...
Le blog de Laurent Bidot permet de prolonger la lecture et de découvrir d'autres œuvres de ce dessinateur de talent.

lundi 22 août 2016

Aux origines de l'Islam









Le messie et son prophète : aux origines de l’Islam.Tome I : De Quram à MuhammadTome II : De Muhammad des Califes aux Muhammad de l’histoireEdouard-Marie GallezVersailles, Editions de Paris, 2010-2012. 2 volumes (574 pages, 524 pages)


Ces deux gros volumes présentent la thèse de Edouard-Marie Gallez pour le doctorat en théologie/histoire des religions soutenue à l’Université de Strasbourg II en 2004. C’est le résultat de plus de dix ans de recherches qui se répartit en deux tomes : le premier et axé sur le phénomène messianique et le second sur les questions islamologiques.

Pour l’auteur l’Islam s’enracine dans le judaïsme et le christianisme à travers les dérives de sectes  judéo-chrétiennes  qui avaient transformé le messianisme biblique en idéologie du salut : ils attendaient la seconde venue du messie qui dominerait la terre, la soumettant au pouvoir absolu de « Dieu » mais surtout de ses fidèles.
En partant d’une interprétation nouvelle des textes et des vestiges archéologiques l’auteur montre comment il est possible à l’historien de suivre cette pensée messianique qui se fait jour au IIè siècle de notre ère : il s’agit d’un système de pensée  qui de la fin du Ier siècle à la fin du Vième siècle donne naissance à une éphémère communauté judéo-arabe pour donner naissance à l’Islam tel qu’on le présente aujourd’hui.

Dans le premier tome l’auteur s’attache à déconstruire des certitudes :
- l’islam est né de la conjonction, dans la première moitié du VIIee siècle, de trois éléments qui vont se conjugués pour donner naissance à à l’Islam : les arabes qui avaient sans doute un vernis de christianisme, la présence de chrétiens appelés judéos-nazaréens porteurs d’une idéologie messianique de conquête, et pour finir le charisme d’un chef de guerre Mahomet appartenant à tribu arabe qui va permettre la réalisation d’une partie de cet objectif.une dans une alliance objective :

Dans le second tome Edouard-Marie Gallez donne une autre perspective sur le personnage de Mahomet et sur la diffusion de l’Islam par les califes qui se sont succédés  après la mort de Mahomet pour prendre le pouvoir .

 Délaissant les biographies officielles  E.-M. Gallez livre un autre portrait de Mahomet, loin de celle du prophète à qui l’ange Gabriel aurait révélé le Coran. Il dépeint un de ces hommes qui marque l’histoire par leur forte personnalité. En effet, il fut à la fois négociant, prédicateur, conquérant et chef d’Etat. Chef charismatique il va réussir à fédérer les tribus arabes, leur imposer une idéologie guerrière en  reprenant à son compte les idées messianiques des judéo-chrétiens qu’il connaissait bien pour les avoir côtoyés grâce à son métier de négociant à travers le Moyen-Orient. Ses qualités vont lui permettre d imposer une théocratie qui sera reprise et développée par ce qu’on appelle le califat.
Ainsi le Coran loin d’être un texte venant de Dieu lui-même serait le résultat d’une compilation de sources à la fois juives et chrétiennes. Ceci expliquerait alors pourquoi l’on y trouve de nombreux éléments que l’on peut retrouver  à la fois dans la Bible hébraïque et la Bible chrétienne. D’autre part l’on sait que le canon définitif fut élaboré après la mort de Mahomet par le premier calife Abû Bakr.


Conclusion

Cette analyse éclaire d’un jour nouveau - mais bien  loin de ce que l’on peut lire ou entendre -  cette période encore très mal connue de l’histoire du Proche-Orient. Les conclusions qu’en tirent l’auteur ne sont peut-être pour l’instant qu’une hypothèse scientifique que d’autres recherches historiographiques devront confirmer ou infirmer

publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles




vendredi 19 août 2016

Enfant précoce : comment l'accompagner à la maison ?

Nathalie Chardon, Catherine Gié, Atout précoce : j'accompagne mon enfant à haut potentiel, Lyon : Chroniques sociales, coll. Comprendre les personnes : l'essentiel, 2016, 143 p., 14 €.


Nathalie Chardon et Catherine Gié ont publié en 2015 Élèves précoces, agir et apprendre autrement aux Chroniques sociales. Il est à rapprocher du livre de Roselyne Guilloux, Les élèves à haut potentiel intellectuel que nous avons présenté ici.
Atout précoce : j'accompagne mon enfant à haut potentiel traite de l'éducation des enfants précoces dans la cellule familiale. Comme l'indique la quatrième de couverture, cet ouvrage met en avant trois axes : reconnaître la singularité de l'enfant surdoué, développer son sens de l'effort et l'aider à s'organiser dans son travail scolaire. Ces trois aspects apparaissent aussi dans le plan. Les trois grandes parties s'intitulent « accompagner un enfant à haut potentiel, c'est 'repérer', 'comprendre' et 'reconnaître' sa spécificité », « accompagner un enfant à haut potentiel, c'est 'apprécier' et 'valoriser' son formidable potentiel », « accompagner un enfant à haut potentiel, c'est 'faire face' à des situations particulières ».

Un guide pour détecter la précocité et adapter l'éducation


La première partie expose de manière très classique les indices permettant de repérer la précocité et d'identifier les spécificités de ces enfants. Les auteurs reprennent ce qui est exposé par les spécialistes reconnus sur le sujet : Arielle Adda, Jean-Charles Terrassier et Olivier Revol sont d'ailleurs cités en bibliographie. Les deux parties suivantes sont destinées aux parents qui s'interrogent sur les solutions pour adapter l'éducation de leur enfant à ses particularités intellectuelles et psychologiques. La part belle est faite aux activités extrascolaires. L'aspect scolaire est traité du point de vue parental : quels éléments prendre en compte pour décider d'un saut de classe ou d'un redoublement, que faire face au harcèlement ou à la phobie scolaire... Les questions affectives sont aussi abordées, en particulier la gestion de l'hypersensibilité souvent présente chez ces enfants.

mercredi 17 août 2016

Résurrection : mode d'emploi






Résurrection mode d’emploi

Fabrice Hadjadj

Paris, Magnificat, 2015. 190 pages




"Forcément, l'événement d'un Ressuscité paraît difficile à avaler pour un habitué des avatars, des profils, des objets 3D qui ne sont ni nés ni morts ni vivants. Mais pour un gars positif et manuel d'autrefois, un paysan, un meunier, un mégissier, c'était de l'invraisemblable, sans doute, et cependant à peine entendait-il : Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit (Jean 12, 24), ça devenait simple, c'était aussi vrai qu'avril, le renouveau de la verdure, l'or des moissons..."  (page 137-138).

Que nous disent les apparitions du Christ après sa Résurrection ? Comment les comprendre aujourd’hui ? C’est à travers une méditation tantôt profonde, tantôt sur un ton léger voire familier que Fabrice Hadjadj revisite les récits des évangélistes pour poser une regard neuf sur le mystère du Ressuscité.

Dans ce petit livre il donne vie au Ressuscité en explorant des thèmes qui ont prise directe sur notre vie quotidienne : l’argent, la féminité, le service, l’attention aux autres, les repas, le pardon, le martyre, l’évangélisation….. La méditation de l’auteur – même si on peut lui reprocher certaines longueurs ou des digressions au ton décalé  - a le mérite de nous présenter le Ressuscité non dans une gloire inaccessible mais dans ce qui le rend proche de chacun : « La dernière leçon du Verbe incarné fut de reprendre des gestes simples et par là de leur apprendre à ne plus le voir lui, mais à voir toutes choses en lui, et à reconnaître sa gloire partout qui affleure dans le quotidien » (page 187).

Ce livre c’est l’antithèse d’un autre ouvrage qui fut fureur il y a quelques années : « Suicide : mode d’emploi ». Au lieu de nous apprendre à mourir il nous apprend à vivre.


Fabrice Hadjadj, essayiste et dramaturge, dirige Philanthropos (Institut européen d’études anthropologiques à Fribourg, Suisse). Il est lauréat du Grand Prix catholique de littérature (2006) et du Prix du Cercle Montherlant – Académie des beaux-arts (2009


Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles


mardi 16 août 2016

Françoise Mallet-Joris (1930-2016)

Françoise Mallet-Joris (1930-2016)


La romancière Françoise Mallet-Joris décédée à l'âge de 86 ans.

Née à Anvers en 1930, fille du ministre libéral Albert Lilar et de l’écrivaine Suzanne Lilar, elle était membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique depuis 1993

C’est sous un pseudonyme qu’elle se fit connaître avec son roman Le Rempart des Béguines en 1951 où elle raconte une histoire d’amour entre deux femmes, roman qui eut une suite sous le titre de La Chambre rouge. Admiratrice de Colette, elle avait notamment écrit des récits autobiographiques comme « Lettre à moi-même », « La maison de papier », un de ses grands succès, sur ses démêlés familiaux et domestiques, ou « La double confidence », autour de sa mère.
Élue à l’Académie Goncourt en 1971, elle en fut membre jusqu’en 2011. Elle avait reçu le Prix Femina pour « L’empire céleste » en 1958.

Cette féministe qui marqua ce mouvement à l’époque des années 1970-1980 : elle « a eu une grande audience notamment chez les femmes mais pas que chez les femmes ». « Ce n’était pas qu’une romancière pour femmes, contrairement à ce que l’on a pu dire en raison de ses engagements ».

Il faut noter qu’elle fréquenta le milieu de la chanson et du chow-business : ainsi elle écrivit les textes pour la chanteuse Marie-Paule Belle : (La Parisienne en 1976)



Quelques unes de ses œuvres sont à la bibliothèque diocésaine d’Aix-en-Provence


MALLET-JORIS, Françoise. - Les Signes et les prodiges : Roman. – Paris, Grasset, 1966. 372 pages.

MALLET-JORIS, Françoise. – La maison de papier. - Paris, Grasset, 1970. 272 pages.

MALLET-JORIS, Françoise. - Lettre à moi-même. – Paris, Julliard, 1963. 237 pages.
 / Françoise Mallet-Joris


MALLET-JORIS, Françoise. - L'Empire céleste. – Genève, Edito-service, 1970


Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

dimanche 14 août 2016

« Avant il y avait moi. Maintenant il y a l'autisme... et moi »

Annick Langlois, L'autisme main dans la main : guide, ressources et outils, Boucherville (Québec) : Béliveau éditeur, 2016, 189 p.


Annick Langlois est la maman d'Alice, 7 ans, autiste. Elle raconte dans cet ouvrage son quotidien, ses espoirs, son parcours pour l'accompagner, ses joies et ses peines, avec beaucoup de franchise. Comme elle le dit dès le premier chapitre, ce livre « se veut un témoignage d'amour, un soutien, un outil et un guide » (p.15). De manière très claire, il ne s'agit pas ici d'expliquer ce qu'est l'autisme, de dresser des listes de symptômes ou de donner des indices qui doivent alerter. Annick Langlois se contente de partager son vécu. Tous les conseils qu'elle donne sont destinés à aider les parents à mieux vivre leur situation : prendre du temps pour soi, ne pas se décourager devant l'apparente absence de progrès de l'enfant, veiller à préserver son couple... Quand elle aborde un aspect médical, elle avoue honnêtement ne décrire que ce qui a fonctionné pour sa fille, sans préjuger de l'efficacité sur d'autres enfants. Par exemple, elle parle de l'approche biomédicale en décrivant les bienfaits pour Alice, mais en précisant bien qu'il s'agit d'une démarche considérée pour l'instant comme non scientifique.

Un ouvrage pour partager son expérience

Les « tranches de vie » sont mises en avant par une typographie différente et illustrent les sujets. Cela donne beaucoup de vie à l'ensemble. L'auteur insiste sur deux aspects : l'enfant doit être considéré pour lui-même, au-delà de son handicap, et c'est aux parents de prendre les décisions qui le concernent, aidés en cela par le corps médical qui leur présente les différentes options. Ce sont eux qui connaissent le mieux leur enfant et qui sont les plus à même de juger de la situation familiale dans son ensemble, ainsi que des bénéfices réels de chaque thérapie.

vendredi 12 août 2016

L'échelle mystique du dialogue de Christian de Chergé

L’échelle mystique du dialogue de Christain de Chergé (Tibhirine 1996-2016)
Christian Salenson
Paris, Bayard , 2016. 236 pages.


"Le temps présent a besoin de chrétiens et de musulmans qui empruntent l'échelle mystique du dialogue, car l'espérance nous dit que, vraiment, il y a mieux à faire entre nous aujourd'hui, ensemble." (Christian Saleson, page 230).

« L'échelle mystique du dialogue" est à l'origine une conférence de Christian de Chergé en 1985 sur les étapes spirituelles du dialogue avec l'islam De même il donne à Rome en 1989 une conférence intitulé « Chrétiens et musulmans pour un projet commun de société ». : c'est une proposition profondément originale et prophétique. surtout pour aujourd’hui dans nos rapports avec le monde musulman.
Plusieurs versions de « L’échelle mystique du dialogue » seront publiées dans des revues et des recueils, sous des titres différents. Jamais encore ce texte n'avait été publié pour lui-même, avec l'ensemble de ses variantes. Christian Salenson en propose ici l'édition la plus complète, annotée et accompagnée d'une lecture en regard de notre
situation contemporaine. Le Père Christian Salenson  a beaucoup contribué à faire connaître la pensée de Christian de Chergé et la mission des moines de Tibhirine assassinés il y a vingt ans.

Ces textes que nous pouvons lire dans cet ouvrage sont une invitation au dialogue entre chrétiens et musulmans dans une relation vraie et fraternelle. Il s’agit moins de chercher à convertir l’autre. Ces textes représentent le testament spirituel du moine de Tibhirine et ont leur origine dans l’expérience vécu alors qu’il était officier  pendant la guerre d’Algérie quand un musulman a sacrifier sa vie pour lui. Cet évènement fondateur a été à l’origine de sa mission dans ce monastère de l’Atlas algérien : il peut ainsi nous livrer ses réflexions sur la communion des saints, sur la place des différentes religions dans le plan de Dieu sur le mystère du salut….

Ce texte est un document passionnant, un témoignage bouleversant sur le dialogue nécessaire entre chrétiens et musulmans car il va à l’encontre de ce que nous pouvons penser de la religion des musulmans en particulier et des musulmans en général et même peut-on y trouver une certaine naïveté de la part de Christian de Chergé. Christian de Chergé déploie dans ces pages son testament spirituel et eschatologique quant à "un projet commun de société".

Pour finir une méditation de Christian de Chergé sur la communion des saints (in L'échelle mystique du dialogue", 18)
"L’au-delà de la communion des saints, où chrétiens et musulmans, et tant d’autres avec eux, partagent la même joie filiale, il nous revient de le signifier visiblement, comme tous les autres mystères du royaume. Et comment s’y prendre autrement qu’en aimant maintenant, gratuitement, ceux qu’un dessein mystérieux de Dieu prépare et sanctifie par la voie de l’Islam, et en vivant avec eux le partage eucharistique de tout le quotidien ? De plus il me semble qu’en entrant dans l’urgence d’incarnation de cette réalité de communion qui nous dépasse tellement, on exorcise au mieux les relents de prosélytisme et cette idée fixe qui tend à réduire la conversion au passage d’une religion à l’autre. Quand il y a passage effectivement, c’est que Dieu est intervenu plus loin que les médiations humaines, et cela aussi impose le respect."

Publication : Claude Tricoire - Biblièque diocésaine d'Aix et Arles


mardi 9 août 2016

Les mécanismes de la conversion au christianisme en Chine au XXIe siècle

Pierre Vendassi, Chrétiens de Chine : affiliations et conversions au XXIe siècle, préface de Charles-Henry Cuin, coll. Sciences des religions, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2016, 239 p., 20 €.


Depuis trente ans, le christianisme se répand en Chine. Venu d'Occident, il apparaît comme une religion résolument moderne, loin d'être étrange dans ce pays traditionnellement traversé par une « religion diffuse ». Toutefois, cette religion présente pas un visage monolithique. L'Église catholique côtoie le protestantisme, favorisé par l'État, mais aussi une multitude de sectes et de mouvements qui se réclament de la Bible, dont certains sont spécifiques à la Chine. De même, certains chrétiens ont une affiliation à l'Église officielle, contrôlée par le Parti communiste, alors que d'autres appartiennent à l'Église souterraine ou clandestine. Au XIXe siècle, les « rice Christians », les chrétiens du riz, sont des paysans démunis qui se tournent vers les missionnaires pour profiter des ressources qu'ils apportent. Le chrétien chinois du XXIe siècle est plutôt jeune, appartenant à la classe moyenne ou aisé, il affiche sa foi autant que sa réussite économique. Toutefois, le christianisme est répandu dans toutes les couches sociales. Il est difficile d'évaluer son ampleur, tant pour des raisons pratiques que politiques et culturelles, notamment parce que le syncrétisme est très répandu. Les modalités d'appartenance sont aussi très nombreuses, allant de la simple adhésion verbale à l'engagement intégriste. Selon les estimations, il y aurait entre 50 et 100 millions de chrétiens pour une population d'un milliard trois cents millions.

lundi 8 août 2016

Les églises chrétiennes dans la Grande Guerre

Revue d'Histoire de l'Eglise de France, 102 (248), 2016
Les Églises chrétiennes dans la Grande Guerre.  Expériences historiographiques européennes


Ce dernier numéro de la Revue d’Histoire de l’Eglise de France fait le point de l'ensemble des publications autour du fait religieux pendant la Grande Guerre 1914-1918 dans les différents pays européens engagés dans ce conflit. Les auteurs remarquent que ce n’est qu’après les années 1960 (et surtout depuis 1990) que les historiens étudient les attitudes des églises et des chrétiens pendant ce conflit. Longtemps les études limitèrent leur champ d’investigation sur l’attitude du Vatican et des efforts de paix de Benoit XV pendant ce conflit. Aujourd’hui on se penche davantage à étudier comment les chrétiens des pays concernés ont vécu pendant ce temps de guerre et les conséquences qui en découlèrent une fois la paix revenue en Europe.


Sommaire de ce numéro
Nadine-Josette CHALINE: L'Église et la Grande Guerre
Xavier BONIFACE: L'histoire religieuse de la France durant la Grande Guerre: un état des recherches
Pierre-Yves KIRSCHLEGER: Une minorité religieuse dans la Grande Guerre: les protestants français
Erniel LAMBERTS : Historiographie de la vie religieuse en Belgique pendant la Grande Guerre
Maria PAIANO: L'Italie, le pays qui abrite le pape
Catherine MAURER : Vingt ans d'histoire religieuse de la première guerre mondiale en Allemagne : où en est l'histoire des formes de piété ?
Umberto MAZZONE : Églises et monarchie austro-hongroise
Michael SNAPE : The Christian Churches and the Great War : England, Scotland and Wales
Jean-Dominique DURAND : Conclusions

publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles


Le tourment de la guerre : Pourquoi tant de violence ?

Le tourment de de la guerre
Jean-Claude Guillebaud
Paris, Editions de l’Iconoclaste, 2015. 391 pages.


Résumé du livre

« J'ai vu sur nos écrans parader des meurtriers qui soignaient la mise en scène de l'horreur : bourreaux cagoulés de noir, futures victimes en tenue orange... Face à ces torrents de violence, saurons-nous rester droits, sans devenir nous-mêmes barbares ? Aurons-nous assez de cran et de calme pour regarder en face les monstres qui nous habitent ? La guerre est une prodigieuse énigme dont le feu, une fois encore, revient nous tourmenter. »

Mêlant sa propre histoire de fils d'officier et d'ancien reporter de guerre à son talent d’ analyste, Jean-Claude Guillebaud se penche sur cette vérité encombrante, brutalement ressurgie du fond des ténèbres : l'homme a toujours fait et aimé faire la guerre. Convoquant ses souvenirs et ses lectures, retournant sur les lieux des grandes batailles, scrutant toutes les époques, il enquête sur cette effroyable passion qui nous fascine et nous répugne tout à la fois. Ce voyage au bout de la violence, comme un miroir qu'il nous tend, apporte un éclairage engagé et précieux sur les évènements contempoirains.


L’auteur

Jean-Claude Guillebaud est journaliste – prix Albert-Londres en 1972 pour sa couverture de la guerre du Vietnam – et essayiste. Il est l’auteur aux éditions de l’Iconoclaste de Je n’ai plus peur (2014) et Une autre vie est possible (2012).


Publication : quatrième de couverture

Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

vendredi 5 août 2016

"Prendre soin ce n'est pas nécessairement rajouter des jours à la vie mais de la vie aux jours"

Élodie Lemoine, Jean-Philippe Pierron (dir.), La mort et le soin : autour de Vladimir Jankélévitch, coll. Questions de soin, Paris : Presses Universitaires de France, 2016, 180 p., 13 €.


La collection Questions de soin, présentée sur le site des Presses Universitaires de France, créée en 2012, met en lien philosophie, sociologie et médecine (avec par exemple Souffrance et douleur : autour de Paul Ricoeur, 2013, À quel soi se fier ? Conversations avec Winicott, 2015). Elle présente des essais sur des points médicaux précis, amenés par les progrès médicaux, qui concernent souvent la relation au patient (Le soin maternel, 2013, Le patient autonome, 2014). Elle en montre les implications politiques. Certains de ces ouvrages sont disponibles en format numérique, pour un prix réduit (à partir de 4,49 €).
Bien que les soins palliatifs n'existaient pas à sa parution en 1966, La Mort de Vladimir Jankélévitch éclaire ce que l'on appelle aujourd'hui la fin de vie. Il situe la question de la mort dans sa portée existentielle, métaphysique, morale et relationnelle : il met en lumière le paradoxe entre la certitude de la mort, partagée par tous les êtres humains, et l'incertitude de la date à laquelle elle surviendra. C'est dans cet espace que prennent place les soins palliatifs, durant lesquels l'équipe médicale doit s'occuper du patient et l'entourer, sans espoir de guérison, sans tomber ni dans l'"abandonnisme" ni dans l'acharnement thérapeutique, défini aujourd'hui comme une obstination déraisonnable.
La mort et le soin, placé sous la direction d'Élodie Lemoine, doctorante en philosophie, et de Jean-Philippe Pierron, professeur à l'université Jean Moulin-Lyon 3, revient en 10 contributions sur les apports de Jankélévitch pour les appliquer aux situations médicales actuelles : définir le temps de la fin de vie, l'espace de vie permis par l'incertitude de la date de la mort, les questions éthiques de l'euthanasie et de l'acharnement thérapeutique. Les relations que le patient entretient avec les soignants et son entourage sont longuement explorées : Tanguy Châtel, sociologue, parle de l'accompagnant, Pascale Vassal, médecin, traite de la relation de soin. La philosophe Agata Zielinski observe la personne mourante agir comme un miroir pour celles qui y sont confrontées.
Les contributeurs sont médecins et oncologues d'une part, sociologues et philosophes universitaires de l'autre. Cette interdisciplinarité ouvre un champ de réflexion très large. Il est toutefois regrettable qu'une bibliographie, même sommaire, ne soit pas proposée.
Il est intéressant de compléter cet ouvrage avec les écrits de Marie de Hennezel, qui analyse en profondeur l'expérience spirituelle des personnes en fin de vie et de leurs accompagnateurs. Elle rejoint ici Jean-Philippe Pierron, qui rappelle justement dans son introduction que "prendre soin ce n'est pas nécessairement rajouter des jours à la vie mais de la vie aux jours" (p. 8).

Hélène Biarnais
médiathèque du diocèse de Gap et d'Embrun

jeudi 4 août 2016

Lourdes : l'histoire du pèlerinage

Lourdes : la grande histoire des apparitions, des pèlerinages et des guérisons.
Ruth Harris
Paris, JC Latès, 2001. 593 pages.


Comment la grotte de Massabielle est-elle devenue un des premiers sanctuaires de la chrétienté ? L'ouvrage de Ruth Harris se place hors de toute une production apologétique ou anticléricale, mais ce veut comme un livre qui relate un siècle d'apparitions, de pèlerinage et de guérisons. De l'anonymat provincial des débits à une reconnaissance mondiale, du catholicisme du XIXè siècle à celui d'après Vatican II, en passant des par les débats de la France de la Troisième République à ceux d'aujourd'hui, l'auteur explique comment le symbole est au-delà des faits se révèle comme un moteur de l'Histoire de notre temps.
Cet important ouvrage en partant des visions de Bernadette Soubirous  et poursuivant son enquête jusque vers 1914, montre comment cette petite ville de province va devenir un lieu incontournable pour les chrétiens d'un monde entier. Mais ce succès dès 1886 est dû à la conjonction de plusieurs facteurs : il y a une alliance objective entre des intérêts locaux et une politique républicaine après les lois de Séparation de 1905 ainsi qu'une volonté de l'Eglise de lutter contre l'esprit positiviste et anticléricale de cette époque. L’Eglise catholique ne lésinera pas pour promouvoir le nouveau sanctuaire de Lourdes par la diffusion des ouvrages, images et les moyens de transports modernes largement mis à contribution.

Ruth Harris s'attache aussi démontrer pourquoi ce pèlerinage est devenu à la fois une promotion pour le culte marial et également un espace où la douleur du corps a tient une place privilégiée. Si ce sont les élites parisiennes qui ont "fait" Lourdes ce sont les malades qui "font" Lourdes. Par le message de Bernadette, de sa personnalité ce sont bien les humbles qui donnent à Lourdes sont caractère si spécial dans le coeur des pèlerins.  
On ne s'étonnera donc pas de voir dans ce livre un développement sur façon dont furent gérées les premières guérisons miraculeuses avec la mise en place progressive (dès 1883) d'un Bureau de constatation des guérisons miraculeuses.  
Professeur à Oxford, historienne, spécialiste des mentalités du XIXè siècle, Ruth Harris ne craint pas de confier ce qu'elle-même a vécu à Lourdes : "Bien que je sois demeurée juive et sécularisée comme je l'étais auparavant, j'y ai rencontré une autre réalité que celle que l'on pouvait attendre".

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles


mercredi 3 août 2016

La profondeur de l'existence divine

La profondeur divine de l’existence
Jean-Philippe Trottier
Montréal (Québec), 2014. 175 pages.



Avant que de plonger dans ce petit livre écrit par le québécois Jean-Philippe Trottier, il est bon de lire les la préface de Charles Taylor : « Dans une série d’études extrêmement riches, Jean-Philippe Trottier essaie de nous libérer de nos stéréotypes sur la foi et la non-foi, et sur ce qui est censé les séparer. Il nous offre de nouvelles pistes de réflexion non seulement sur le christianisme, mais aussi sur notre vie à l’âge séculier. »
Ainsi nous sommes prévenus : cet écrit pourra venir bousculer nos certitudes sur la foi, sur le fait d’être chrétien

Cet ouvrage n’est pas un traité de plus sur la foi ou la vie chrétienne mais plutôt une longue méditation de celui qui a rencontré Jésus à travers le film de Pasolini « L’Evangile selon saint Matthieu ». Pour qui a vu le film on peut dire que ce qui suit en garde la trace. En effet l’auteur nous parle d’un Jésus bien incarné et que douze pêcheurs de Galilée ont suivi  et côtoyé pendant trois ans.
L’ouvrage abord quelques notions de foi de façon peut-être inattendue  mais qui parle surtout à l’homme moderne bien souvent loin de toute culture religieuse. Il parle de ce qui fait nos préoccupations : les notions de liberté, de confiance  et de la place du corps dans la prière comme dans la liturgie. Il décrit le décalage qui existe entre notre représentation du divin, de la nostalgie de Dieu qui habite tout homme car nous sommes crées à son image et que cette nostalgie ne peut que nous habiter.
Ce ne sont pas forcément les plus érudits (pour l’auteur) qui s’approchent au plus de ce Jésus mais les humbles même dans leurs dévotions qui peuvent paraître parfois puériles.
L’auteur dans un dernier chapitre nous offre une longue et très belle méditation sur la Croix et tout particulièrement sur le Vendredi saint, le samedi saint et le jour de la Résurrection et sur ce que peuvent aujourd’hui nous dire ces paroles « porter sa croix ».


En terminant Jean-Phillippe Trottier nous dit pourquoi il est chrétien Et voici un extrait : «Parce que la croix est tombée sur son côté, faisant basculer l’axe vertical dans le temporel et l’axe horizontal dans le transcendant, créant ainsi toute idolâtrie.»


Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles 

mardi 2 août 2016

Fermeture de la médiathèque de Gap du 28 juillet au 22 août

La médiathèque du diocèse de Gap sera fermée du 28 juillet au 22 août 2016.
Réouverture le mardi 23 à 8h30.
Merci de votre compréhension