Blog des bibliothèques et archives diocésaines d'Aix-en-Provence et Arles, de Marseille, et de Gap et Embrun, de Toulon
jeudi 30 juillet 2015
mercredi 29 juillet 2015
Réécoutez le cycle de conférences sur le clergé paroissial du XVIIIe siècle à nos jours
La dernière étape de l'histoire du clergé paroissial, donnée par Luc-André Biarnais, archiviste diocésain de Gap et d'Embrun, a eu lieu le 15 juin 2015. Le conférencier s'est appuyé sur l'exemple gapençais pour évoquer le découpage paroissial depuis 1960. Vous pouvez l'entendre ICI.
Le 18 mai, la troisième partie du cycle de conférences a montré la diversité de forme du « pole paroissial » induisant les multiples manières de l'administrer et d'accueillir les fidèles, à partir du XXe siècle.
Le 15 avril 2015, Luc-André Biarnais a donné la deuxième conférence sur le clergé paroissial. Cette séance était consacrée au XIXe siècle, époque marquée par l’unification liturgique avec le missel romain et le renforcement du rôle de l’évêque. Au même moment, la première action catholique se confronte à la laïcisation de la société française.
Cette conférence faisait suite à la première, le 17 mars 2015 qui avait pour thème le clergé paroissial au XVIIIe siècle.
Vous pouvez entendre ici l'intégralité de ces conférences, enregistrées grâce aux moyens techniques de RCF Alpes-Provence.
Le 18 mai, la troisième partie du cycle de conférences a montré la diversité de forme du « pole paroissial » induisant les multiples manières de l'administrer et d'accueillir les fidèles, à partir du XXe siècle.
Le 15 avril 2015, Luc-André Biarnais a donné la deuxième conférence sur le clergé paroissial. Cette séance était consacrée au XIXe siècle, époque marquée par l’unification liturgique avec le missel romain et le renforcement du rôle de l’évêque. Au même moment, la première action catholique se confronte à la laïcisation de la société française.
Cette conférence faisait suite à la première, le 17 mars 2015 qui avait pour thème le clergé paroissial au XVIIIe siècle.
Vous pouvez entendre ici l'intégralité de ces conférences, enregistrées grâce aux moyens techniques de RCF Alpes-Provence.
mardi 28 juillet 2015
Arles, histoire, territoires et cultures
Sous la direction générale de
Jean-Maurice Rouquette
Paris, Imprimerie Nationale
Editions, 2008. 1297 pages.
Arles méritait un
ouvrage de référence à la mesure de ses singularités et de son prestige. Voici
donc pour la première fois retracée l'histoire de la cité depuis ses origines
jusqu'à nos jours.
A la lumière des recherches les plus actuelles, les historiens, archéologues, géographes ou conservateurs invités à mener à bien. Cette vaste synthèse brossent le portrait détaillé d'un patrimoine exceptionnel et soulignent le rôle important qu'a joué la ville tout au long de l'histoire.
Une centaine de contributions magistrales, toutes abondamment illustrées, dévoilent au fil des pages les contours d'une cité qui témoigne à merveille de l'importance de la civilisation urbaine dans le Midi provençal et rhodanien. A la faveur d'intenses échanges humains, d'axes de circulation majeurs et d'un terroir agricole vaste et contrasté, Arles, en effet, a su étendre son influence bien au-delà des vastes territoires que sont les plaines du Rhône, les marais de Camargue et le piémont des Alpilles.
Dressant tour à tour des portraits géographiques, historiques, politiques, religieux, économiques, artistiques et culturels, ce long récit s'attarde sur les phases les plus marquantes des vies successives de la cité, en analyse les lignes de force et en éclaire les particularismes comme les permanences.
Depuis l'antique Gallula Roma Arelas fondée à l'aplomb d'un méandre stratégique du Rhône jusqu'à son actuel rayonnement, les affirmations successives comme centre économique, politique, religieux et culturel ont fait d'Arles une cité d'art de premier plan ainsi qu'un pôle actif au rôle décisif à l'échelle tant régionale qu'européenne. La prise de conscience déjà fort ancienne de la richesse d'aussi vivants héritages contribue à forger une mémoire urbaine singulière. Mais la ville mémoire ne saurait survivre sans la volonté d'y inscrire également un avenir prestigieux : tout y concourt grâce au profond attachement de chacun. Ce n'est pas, en effet, un des moindres privilèges d'Arles que de susciter une telle curiosité, une telle passion chez tous ceux qui ont un jour pénétré dans son intimité.
LAUDATO SI : l'ENCYCLIQUE DU PAPE FRANÇOIS
Laudato si : le cri du pape François
Laudato si : que dit l’encyclique du pape François?
Pour sa première encyclique écrite entièrement
de sa main, le pape François n'a pas voulu d'un titre latin. Empruntant les
belles invocations du Cantique des créatures de saint François, Laudato si
s'inscrit d’emblée dans la lignée franciscaine, louant les beautés de la
nature, notre maison commune, notre sœur, avec laquelle nous partageons notre
existence. « Loué sois-tu mon seigneur pour soeur notre mère la terre, qui
nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées
et l’herbe », chantait hier François d'Assise. Aujourd'hui, notre sœur
souffre et gémit, la maison va mal, et ses habitants aussi.
Le pape François n’est pas le premier pape à s'élever
avec autant de force contre la dégradation de la planète et l’exploitation éhontée
des ressources naturelles. Dès le concile Vatican II, la conscience écologique de l'Église
s’est affirmée et tous les papes se sont largement exprimés sur le sujet. Mais
cette encyclique est la première à aborder le sujet de façon aussi approfondie,
faisant du souci écologique bien plus qu’une simple inquiétude de
surface : une véritable angoisse pour les générations à venir, un appel
vibrant à la conversion. L’écologisme intégral dont parle François se déploie
dans toutes les directions : économique, politique, religieuse. Ce texte
s'appuie, entre autre, sur les travaux des conférences épiscopales d’Amérique
latine, qui depuis des années s'élèvent contre l’exploitation des terres et de
leurs habitants.
Construit autour de 6 chapitres, ce texte, au
ton souvent dramatique, se décline comme une vaste fresque d’un monde post
industriel qui a fait de la croissance économique son moteur principal, n’écoutant
ni la clameur des pauvres, ni les gémissements d’une planète à bout de souffle.
Conscient de la complexité des problèmes, le pape François y lance un appel
pressant pour que tous, dirigeants politiques, financiers, économiques, et
simples citoyens dialoguent, agissent et… changent de vie.
Chapitre 1 : ce qui se passe dans notre maison
Pollution, culture du déchet, réchauffement
climatique, déforestation, extinction des espèces, problème de l’eau, dans ce
premier chapitre le pape revient longuement sur la dégradation de notre
environnement, qui va de pair avec la dégradation sociale. Car, rappelle François,
nous ne pouvons aujourd'hui parler d’environnement sans écouter la clameur de
la terre et la clameur des pauvres, exposés à toutes sortes de trafics et à la
perte d’identité. "Ces situations provoquent les gémissements de sœur
terre qui se joignent aux gémissements des abandonnés du monde" :
situations insoutenables, qui peuvent conduire à de nouvelles guerres. Bien sûr,
avance le pape, l’espérance chrétienne invite à reconnaître qu’il y a toujours
une porte de sortie, mais reprend-il avec un ton presque douloureux,
reconnaissons que "l’actuel système mondial est insoutenable" et que
"la croissance n’a pas eu de retentissement sur la vie quotidienne de
certaines populations marginalisées".
Chapitre 2 : l'Evangile de la création
Après un premier chapitre au scénario
catastrophe, le second revient longuement, et souvent de façon lyrique, sur les
textes bibliques dont la sagesse a traversé les siècles et qui peuvent encore
nous parler. Oui, nous avons été créés, par amour, par un père créateur et
unique maître du monde, attaché à la plus petite et insignifiante de ses créatures.
Ce créateur nous a confié un monde fragile, interpellant notre esprit pour
"reconnaître comment nous devrions orienter, cultiver et limiter notre
intelligence. « Ce monde, qui a encore besoin de développement, nous est
confié et nous marchons avec lui vers la plénitude de Dieu "où le Christ
ressuscite embrasse et illumine tout". Ce chapitre, où Teilhard de Chardin
est cité, a des accents très franciscains. Le pape évoque "l’univers matériel
qui est un langage de l’amour de Dieu, de sa tendresse démesurée pour nous. Le
sol, l’eau, les montagnes, tout est caresse de Dieu". Comment, se demande
alors François, "être écologiste sans avoir un amour sincère pour
tous les êtres humains ?" Tout est lié et comme êtres humains, nous sommes
tous unis comme des frères et des sœurs, "dans un merveilleux pèlerinage,
entrelacés par l'amour que Dieu porte à chacune de ses créatures et qui nous
unit aussi avec une tendre affection à frère soleil, à sœur lune, à sœur rivière,
et à la mère terre".
Chapitre 3 : la racine humaine et la crise écologique
Dans ce chapitre qui tranche avec la douceur et
la tendresse du précédent, le pape revient sur le paradigme technocratique
dominant et la place de l’être humain et de son action dans le monde.
Ne reniant pas le "merveilleux" de
l’activité humaine et la créativité de tous ceux qui ont permis les progrès de
l’humanité, le pape revient longuement sur cette technique qui donne à l’homme
"un terrible pouvoir". Hier l'homme accompagnait la nature,
aujourd'hui, il l’écrase. "Voilà pourquoi l’être humain et les choses ont
cessé de se tendre amicalement la main". On presse les biens de la planète
au-delà des limites. Cette logique de domination de la technique étend son
emprise sur le politique et l’économie sans prêter attention aux conséquences négatives
sur l’environnement. Et le pape de fustiger la théorie "bien installée
selon laquelle la croissance des marchés est une solution aux problèmes de la
misère".
C’est ici que le pape revient sur la présentation
inadéquate à ses yeux d’une anthropologie chrétienne qui conduit à
soutenir que l’homme doit dominer la nature : "un rêve prométhéen de
domination sur le monde qui a donné l’impression que la sauvegarde de la
nature est pour les faibles". L’homme, nous dit le pape, n'est
pas "le seigneur de l’univers, il en est l’administrateur
responsable".
Dans ce chapitre, François revient sur cette
conception qui lui est chère et que l’on retrouve souvent dans ce texte
: tout est lié. Et la crise écologique est une manifestation de la crise
culturelle éthique et spirituelle de la modernité.
Ce pouvoir de l’homme sur la nature, souvent dénoncé
par le pape, a pour lui des conséquences désastreuses sur un style de vie qu’il
qualifie de "dévié" c'est-à-dire en proie au "relativisme
pratique" qui fait qu'on ferme les yeux sur l’exploitation des enfants, la
traite d’êtres humains, la criminalité organisée, le narco-trafic, le commerce
d'animaux en voie d’extinction... tout cela donne une culture corrompue, une
logique du "utilise et jette" qui engendre tant de désastres.
Et de terminer sur cette crise
socio-environnementale qui requiert "une approche intégrale pour combattre
la pauvreté, rendre la dignité aux exclus et simultanément, préserver la
nature" car, encore une fois, tout est lié...
Chapitre 4 : une écologie intégrale
Voici une expression chère au pape, sur laquelle
il revint longuement dans ce chapitre, dans lequel il s’adresse plus précisément
aux organisations politiques. Peut-on espérer que la législation et les normes
relatives à l’environnement soient bien efficaces ? Pouvons-nous être sûrs que
certains pays ne violent pas systématiquement les lois existantes ? Comment
prendre en compte la construction de nouvelles villes, comment respecter les
cultures locales, préserver les richesses des peuples ? Nous courons vers
l’homogénéisation si préjudiciable à l’harmonie des cultures. Et le pape de
s’alarmer contre les grands mégapoles, bruyantes, polluées, dont les habitants
les plus pauvres s’entassent dans des quartiers insalubres. Nous avons besoin
du beau, ne cesse de dire François, nous avons besoin de nous sentir à la
maison, besoin de nous sentir en harmonie avec notre loi morale inscrite au
fond de nous. C’est cela aussi qui fonde notre dignité. Allons-nous alors
changer de style de vie ? Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? C'est
avec des mots très forts et presque désespérés que François conclut ce
chapitre. "L’homme et la femme post modernes courent le risque
permanent de devenir profondément individualistes, et beaucoup de problèmes
sociaux sont liés à la vision égoïste actuelle axée sur l’immédiateté, aux
crises des liens familiaux et sociaux, aux difficultés de la reconnaissance de
l’identité".
Chapitre 5 : quelques lignes d’orientation et
d’action
Dans ce chapitre, le pape donne des conseils qui
permettraient de sortir de cette spirale d’autodestruction dans laquelle nous
nous sommes engagés. C’est un chapitre très politique dans lequel il
invite les gouvernants à plus de transparence et de souci du bien commun.
Il revient longuement sur les efforts du
mouvement écologique mondial et les sommets mondiaux de ces dernières années.
Il se félicite des avancées dans certaines stratégies écologiques et dans
l'imposition de mesures adéquates. Mais il déplore un affaiblissement des États
nationaux du fait de la finance et de l’économie qui a pris le pas sur la
politique.
C’est avec force qu'il invite à un travail honnête
et transparent pour que les besoins particuliers ne prennent pas le pas sur le
bien commun. Et de prôner "une certaine décroissance dans quelques parties
du monde mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en
d'autres parties".
Chapitre 6 Éducation et spiritualité écologique
L’humanité doit changer et prendre un nouveau départ.
C’est là la conclusion du pape. Et de donner des pistes pour un nouveau style
de vie. Responsabilité des consommateurs, éducation à de nouveaux
comportements, susciter une culture de vie au sein même de nos familles, éveiller
au beau. François réveille nos consciences et appelle aussi l’Église à plus
d’austérité responsable. Ce chapitre est l’occasion de tracer les lignes
"d’une spiritualité de la sobriété, de la capacité à jouir de peu" et
du retour à la simplicité. Il cite longuement et à plusieurs reprises sainte Thérèse
et sa petite voie de l’amour, ainsi que Jean de la Croix qui enseigne qu’on ne
peut rien admirer sans admirer la grandeur de Dieu. C’est ainsi que le pape
appelle tous les hommes à œuvrer pour le bien de la terre, là où ils trouvent.
Ce travail et cette attention sont pour lui un chemin de vie spirituelle et
d’avancée vers Dieu.
Publication Claude Tricoire
Bibliothèque diocésaine - Aix-en-Provence
Publication Claude Tricoire
Bibliothèque diocésaine - Aix-en-Provence
La terre en Palestine / Israël
LA TERRE EN PALESTINE / ISRAEL
Patrice SABATER, éd. Domuni-press et Presses universitaires Institut catholique de Toulouse, 2015, 354 p., 22 €.
Passionné de dialogue interreligieux et d'analyse des évolutions socio-politiques, Patrice Sabater, prêtre lazariste établi au Liban, donne cette solide réflexion sur "une vérité à deux visages" (sous-titre de l'ouvrage) concernant la question si aiguë de "la terre en Palestine et Israël". Le Père Sabater réfléchit avec beaucoup de sympathie, voire d'empathie, pour les deux populations, palestinienne et israélienne, en leurs réalités socio-politiques respectives, tout en manifestant une profonde attention aux données du judaïsme, du christianisme, et de l'islam, telles qu'elles sont vécues sur cette "terre" si spécifique. Il aimerait néanmoins que l'apport des chrétiens dans le débat soit mieux reconnu sur le plan de l'analyse des situations et des propositions suggérées.
samedi 25 juillet 2015
BAUDOIN IV DE JERUSALEM ; LE ROI LEPREUX
Baudoin IV de Jérusalem : le roi lépreux
Pierre Aubé
Paris, Perrin, 2010
Baudouin IV de Jérusalem (1160-1185) fut le sixième roi du royaume latin de Terre Sainte. Atteint de la lèpre et soutenu par une foi inébranlable en Dieu, il lutta sans relâche contre sa maladie et contre le sultan Saladin qui voulait reprendre Jérusalem aux chrétiens.
Baudouin IV de Jérusalem
Dominique Paladilhe
Editeur : Via Romana, 2008. 251 pages
Baudouin IV, dit le Roi lépreux… Surnom mystérieux qui suscite tout à la fois la compassion et l’horreur. Ce sentiment ambivalent s’accentue encore lorsqu'on prend conscience de la jeunesse du sixième roi de Jérusalem, qui régna de 1174 à 1185, c’est-à-dire de sa treizième année jusqu'à sa mort, à 24 ans.
Il avait été un bel enfant blond. Un jour, au hasard d’un jeu, on avait constaté l’insensibilité de son bras droit. Terribles prémices d’un mal alors incurable dont on n’osa pas d’abord prononcer le nom, et qui finit par apparaître vilainement sur son visage. Pendant dix ans, Baudouin se verra déchoir physiquement, au point de n’être plus qu’« une sorte de momie » dissimulée derrière les rideaux de sa litière.
Et cependant, quel courage, quelle abnégation dans l’exercice de sa charge ! Né de la prise de la Ville sainte par les croisés en 1099, son royaume vivait sous la menace d’un ennemi résolu et implacable : Saladin. Un stratège remarquable que Baudouin n’hésita pas à combattre à un contre vingt !
Mais il dut aussi affronter la menace intime d’une mort précoce inéluctable. Il lui arriva d’avoir peur : « Non pas de comparaître devant son Créateur, il y était depuis longtemps préparé, mais de priver brusquement son royaume, son armée, d’un chef. Il lui fallait faire vite pour assurer sa succession ». C’est d’ailleurs de là que vint la catastrophe : des intrigues de ses proches pour se hisser sur le trône, de leurs rivalités. Car « ce fut aussi l’accumulation des péchés des hommes, haine, orgueil, ambition, jalousie, appât du gain, qui fit le malheur et la perte du royaume de Jérusalem ».
source : Famille Chrétienne
Publication : Claude Tricoire
Bibliothèque diocésaine d'Aix et d'Arles
mercredi 22 juillet 2015
HISTOIRES DES RELATIONS ENTRE JUIFS ET MUSULMANS
Histoire
des relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours sous la
direction des Abdelwahab et Benjamin Stora
Paris, Albin Michel, 2013. 1145 pages.
Juifs et
musulmans : 6 clefs pour comprendre 1400 ans d'histoire commune
Comment expliquer les fractures récentes des relations
israélo-arabes ? L'écrivain franco-tunisien Abdelwahab Meddeb dépassionne le
débat en six pistes.
D'une histoire commune, immémoriale, les
hommes ont rarement le même souvenir. Ils l'ont encore moins quand les tensions
et les guerres ont noirci le dernier siècle de leur relation. On se demande
alors si raconter cette histoire reste même possible. Ça l'est, comme le prouve
l'Histoire des relations entre juifs et musulmans des origines à nos
jours.
De la présence juive dans la péninsule
Arabique (au temps du Prophète) aux récentes guerres israélo-arabes, de
l'hybridation culturelle d'Al-Andalus (l'Espagne musulmane de 711 à 1492) à la
cohabitation en Perse, en Irak, ou jusque dans les plaines d'Asie centrale, le
« vivre ensemble » tumultueux des juifs et des musulmans offre un récit
détonant, passionnant. Que les quelque cent vingt auteurs de cet ouvrage
profond et accessible ont écrit d'une plume… dépassionnée.
Il y aura, bien sûr, des cris et des contestations chez les fanatiques des deux religions. Qu'importe. Après tout, ce livre est aussi un acte de foi dans l'Histoire. L'écrivain franco-tunisien Abdelwahab Meddeb est professeur de littérature comparée et chef d'orchestre de ce grand ensemble, conçu avec Benjamin Stora.. Il nous livre six clefs pour mieux appréhender ces relations.
Il y aura, bien sûr, des cris et des contestations chez les fanatiques des deux religions. Qu'importe. Après tout, ce livre est aussi un acte de foi dans l'Histoire. L'écrivain franco-tunisien Abdelwahab Meddeb est professeur de littérature comparée et chef d'orchestre de ce grand ensemble, conçu avec Benjamin Stora.. Il nous livre six clefs pour mieux appréhender ces relations.
Quand les juifs étaient une « minorité
protégée »
« Pour comprendre comment les juifs ont
vécu dans le monde musulman – et saisir la différence avec leurs conditions de
vie dans le monde chrétien –, une notion essentielle est à retenir : la
"dhimma", c'est-à-dire la protection. Pendant plus d'un millier
d'années – jusqu'à son abolition au XIXe siècle dans l'Empire ottoman –, les
juifs sont des "dhimmis",
c'est-à-dire des "minoritaires protégés". Ce statut de dhimmi est
stable, il vous protège. Mais il vous oblige aussi : à payer un impôt – la
jizya – et à se comporter humblement, voire en inférieur, devant les musulmans
qui vous entourent.
On est donc loin d'une idylle entre
juifs et musulmans. Mais on est loin aussi des persécutions du monde chrétien.
Il y a plusieurs raisons à cela. Juridique, d'abord : dans le monde musulman,
les juifs forment une communauté parmi d'autres. Que l'on parle des
zoroastriens en Iran, des bouddhistes et des hindous en Inde ou des restes de
sectes pythagoriciennes et néoplatoniciennes en Mésopotamie, tous, avec les
juifs et les chrétiens de toute obédience, sont des "dhimmis" ! Donc
protégés par leur statut. Alors que dans le monde chrétien les juifs sont
l'"autre". D'autant plus exposés, juridiquement, que leur statut est
fragile, instable, dépendant du bon vouloir des rois et des papes. Et d'autant
plus mal vus qu'ils portent une marque théologique indélébile : ils
appartiennent au peuple déicide. Ce concept a poursuivi les juifs pendant des
siècles, ce fut leur malédiction – et la source de mille persécutions. »
La rupture de Médine
« Lorsque naît Muhammad (Mahomet le
Prophète), à la fin du VIe siècle, les juifs ont déjà une longue histoire
derrière eux en Arabie. Ils sont bien intégrés dans l'environnement urbain et
bédouin. On dit – même si les preuves scientifiques sont encore insuffisantes –
qu'il existait alors une espèce de synthèse judéo-chrétienne dans l'imaginaire
arabique, et que l'islam en a découlé. Mais les événements de Médine vont
modifier la relation entre juifs et musulmans – même si leur interprétation
divise toujours les spécialistes. Que s'est-il passé ?
En 622, Muhammad quitte La Mecque pour
la cité de Yathrib, la future Médine. Il a été appelé par les tribus de cette
ville comme médiateur dans le différend qui les oppose les unes aux autres.
Muhammad propose alors un accord – la "constitution de Médine" – par
lequel il apaise les tensions, mais dans lequel il demande aussi aux tribus de
s'unir, de le rejoindre et de le considérer comme primus inter pares.Plusieurs groupes juifs refusent de
coopérer et sont expulsés. D'autres groupes juifs, quand les Mecquois attaquent
Yathrib, changent d'allégeance et prennent le parti des ennemis du Prophète. La
vengeance de ce dernier sera terrible : massacre des hommes et esclavage des
femmes et des enfants. Ce qui ne l'empêche pas de garantir aussi aux gens du
Livre (juifs et chrétiens) qu'ils ne seront pas persécutés s'ils payent le
fameux tribut (la jizya) et s'ils acceptent un statut plus humble que celui des
musulmans. Un "marché" qui deviendra la norme dans presque tous les traités
conclus avec les habitants des pays conquis.
Ce que propose Muhammad, c'est donc,
d'abord, de créer une communauté qui ne soit plus fondée sur le principe tribal
: il s'agit en quelque sorte de passer de la tribu à l'Etat, et, dans cette
perspective politique, les juifs étaient bien intégrés. Pourtant on peut
comprendre leur refus théologique : s'ils l'avaient reconnu comme Prophète, les
juifs se seraient tout simplement reniés ! Devant ce refus, Muhammad décide
d'arabiser son message : désormais, les musulmans se tourneront vers La Mecque
pour prier (alors que, jusque-là, ils se tournaient vers Jérusalem, comme les
juifs).
Mais son coup de génie – celui qui lui a
permis de créer l'islam comme une religion distincte – est de se réclamer de la
descendance ismaélienne – un mythe qui n'était pas du tout présent dans
l'esprit des Arabes. Il reprend le verset de la Genèse évoquant l'expulsion
d'Ismaël (le premier fils d'Abraham) et de sa mère égyptienne Agar (1), et
introduit le principe de la descendance musulmane d'Abraham en l'arabisant :
Abraham, fondateur du temple de La Mecque. »
Al-Andalus, l'âge d'or ?
« En 710, les Juifs ont reçu les Arabes
et les Berbères comme des libérateurs. Il faut dire que, une fois conquises les
villes de Séville ou de Cordoue, les Arabes les laissent gérer les citadelles
qu'ils viennent de fonder. Les juifs d'Espagne découvrent un nouveau cadre
culturel dominant ; ils y seront de féconds créateurs. Al-Andalus fut-il pour
autant un "âge d'or" dans leurs relations avec les musulmans ?
Hormis celle de Bagdad, aucune autre
communauté juive médiévale n'a compté autant de personnalités de haut rang dans
les sphères politique et économique. Et aucune autre n'a produit une culture
littéraire et philosophique d'une telle portée, révélatrice de leur vie
intellectuelle partagée avec les musulmans. Ce qui n'a pas empêché les
tensions, et même des pogroms, par exemple lors du massacre de Grenade (1066).
Cette ambivalence est illustrée par le destin, sur deux générations, des chefs
de la famille juive ibn Naghrîla – Samuel, le père, et Joseph, le fils.
Samuel, c'est la réussite la plus
manifeste d'un juif dans un Etat musulman, à une époque (les années 1030-1060)
où l'émulation entre principautés ibériques musulmanes pour faire venir les
plus grands poètes, philosophes et mathématiciens est stimulante. Son parcours
est fascinant : vizir, ministre des Finances, peut-être même chef de guerre,
tout à la fois poète et homme d'épée, Samuel Naghrîla est puissant et...
prudent : dans sa réussite, il gardera un minimum d'humilité, en accord avec
son statut de dhimmi. Mais son fils Joseph, qui a grandi dans l'opulence et la
griserie du pouvoir, sera moins prudent. Un poème va signer sa fin et le pogrom
qui anéantit la communauté juive de Grenade : il appelle à châtier ce Joseph
qui, par son arrogance, a rompu le pacte de la dhimma. Mark Cohen, le spécialiste
de la condition des juifs en Chrétienté et en Islam à l'époque médiévale,
insiste sur cette dimension juridique de l'argument, qui ne mobilise pas de
motifs antisémites. En tout cas, toute l'ambivalence de la relation entre juifs
et musulmans est dans ce diptyque familial. »
Des échanges culturels riches
« Les croisements culturels entre juifs
et musulmans sont innombrables. La grammaire juive est née de la grammaire arabe,
qui elle-même s'était fondée sur la logique grecque. Et la poésie juive est née
de la poésie arabe, à qui elle a emprunté sa prosodie, théorisée à la fin du
VIIIe siècle. Il existe enfin une pertinente production juive en langue arabe,
qui va jusqu'à la défense du judaïsme, cette "religion méprisée".
Parmi les merveilleux exemples de cette collaboration, on peut citer un livre
d'Averroès – ses commentaires sur la République de Platon – qui avait
disparu dans sa langue d'origine, l'arabe, et qui nous est parvenu... en hébreu
! Mais ce n'est pas tout : c'est un professeur de l'université de Rabat qui, en
transposant cette traduction hébraïque vers l'arabe, a bouclé la boucle ! Ce
"sauvetage" est d'autant plus précieux que ce que dit Averroès sur
les femmes, ou sur l'enseignement, pourrait inspirer bien des musulmans
contemporains par son progressisme…
Souvenons-nous surtout qu'aussi
imparfaite soit-elle, cette société dans laquelle juifs et musulmans se
mêlaient a bel et bien existé. Elle est révélatrice de la richesse des
discussions qu'on peut avoir dans le frottement et le croisement. Elle montre
aussi la capacité des juifs à s'intégrer à la culture dominante, en Andalousie
comme à Bagdad au Xe siècle, où tout l'esprit de l'humanisme était déjà
présent. »
La rupture des temps modernes
« Avec l'entrée des idées – et des
armées – européennes dans le monde arabe depuis l'expédition de Bonaparte en
Egypte, à la fin du XVIIIe siècle, les juifs voient le cadre politique et
culturel changer autour d'eux. Le principe d'affranchissement politique qui se
répand dans le monde ottoman pourrait signifier pour eux la sortie de la
dhimmitude et l'entrée dans l'égalité citoyenne. L'exemple le plus frappant de
ce changement de statut sera le décret Crémieux, en 1870, qui donne la
citoyenneté française aux trente-cinq mille juifs d'Algérie (et seulement à eux…).
Les musulmans vivront cet épisode comme une trahison. Mais comment reprocher
aux juifs de préférer l'égalité citoyenne à leur statut de dhimmis ? Comment
leur reprocher, aussi, de se tourner vers ceux qui représentent, à l'époque,
l'épanouissement de l'esprit face à un monde musulman en déclin depuis
plusieurs siècles ?
Les juifs saisissent leur chance. Et
c'est un choc pour les musulmans, qui prennent conscience que le train de la
civilisation est en train de passer, qu'ils sont largués (l'élite musulmane
opte d'ailleurs aussi pour l'Occident). Dès lors, la fissure ne va plus cesser
de s'élargir. Et les relations entre juifs et musulmans vont encore se durcir
avec la montée du projet sioniste de création d'un foyer national juif en
Palestine. Pour les Arabes, le sionisme est un projet colonial d'autant plus
intempestif qu'il est contemporain de la décolonisation. Il est donc à la fois
irritant et intolérable. A quoi s'ajoute la frustration de voir ceux qu'on a
connu inférieurs et humiliés devenir souverains et vainqueurs. Cette
blessure-là semble inguérissable. »
Les ambiguïtés du Coran envers les Juifs
« Certains versets du Coran reflètent
brutalement la déception de Muhammad après le refus par les juifs de le suivre.
La cinquième sourate, qui porte le message ultime du Coran, affirme dans un
verset qu'il ne faut pas avoir pour alliés des juifs (ni des chrétiens). Dans
un autre verset de la même sourate, pourtant, il est dit que les musulmans
peuvent partager la table des juifs et des chrétiens. Cette ambivalence – ou
cette contradiction, qui irrita Tocqueville lorsqu'il lut cette sourate –
s'avère riche théologiquement si l'on hiérarchise le sens selon le degré
d'intensité rhétorique : ainsi, les versets positifs prennent le dessus sur les
versets négatifs. Certains chercheurs y ont vu une véritable théologie des
religions qui estime que Dieu, au fond, a établi trois alliances : le
christianisme n'ayant pas réussi à abolir le judaïsme, le Coran n'ayant pas
aboli les deux monothéismes qui l'ont précédé, il y a nécessité de cohabitation
entre les trois alliances, jusqu'à la fin des temps…
Mais cette ambivalence nous rappelle
aussi que le regard porté sur l'histoire des relations entre juifs et musulmans
dépend de l'état de ces relations au moment où l'on relit cette histoire. Elle
est même source de dangereux dérapages : côté juif, certains osent affirmer
aujourd'hui que le régime de la dhimma était l'enfer absolu, et que les
musulmans se sont comportés comme des nazis à Médine ! Côté musulman, d'autres
insensés, imprégnés par l'idéologie antisémite des Protocoles des sages de Sion (un faux présenté
comme le plan de conquête du monde par les juifs), soutiennent que le
"complot juif" a commencé, lui aussi, dès l'épisode de Médine. Ces
dérapages nous sont contemporains. D'où le rôle pédagogique de notre livre, qui
remet les pendules à l'heure. Le travail de l'historien est de démonter, de
déconstruire ces lectures abusives. Notre livre propose un récit raisonnable de
cette histoire, loin des fantasmes entretenus par les extrémistes de deux
bords. »
Publication : Claude Tricoire
Bibliothèque diocésaine d'Aix et d'Arles
Publication : Claude Tricoire
Bibliothèque diocésaine d'Aix et d'Arles
lundi 20 juillet 2015
A LA DECOUVERTE DES ABBAYES
L'âge d'or des abbayes : Une
révolution religieuse au Moyen Age
Les Collections de l’Histoire – N° 67 – avril 2015
Il y a 900 ans, en
1115, saint Bernard et ses moines partaient fonder en Champagne l’abbaye de
Clairvaux. En ce XIIe siècle, monastères et prieurés clunisiens, cisterciens,
chartreux ou camaldules peuplaient par milliers les campagnes de l’Europe.
Phénomène total, religieux mais aussi économique, social, politique, artistique
et culturel, le monachisme a façonné l’Occident médiéval. Comment expliquer un
tel succès ?
Par Dominique Alibert, Arnaud Baudin, Jacques
Berlioz, Julie Claustre, Thomas Coomans, Jacques Dalarun, Alexis Grélois,
Isabelle Heullant-Donat, J.-F. Leroux-Dhuys, Élisabeth Lusset, Florian Mazel,
Didier Méhu, Laurence Moulinier-Brogi, Michel Parisse, Michel Pastoureau, André
Vauchez, Laurent Veyssière et le père abbé de Cîteaux.
Par Dominique Alibert, Arnaud Baudin, Jacques
Berlioz, Julie Claustre, Thomas Coomans, Jacques Dalarun, Alexis Grélois,
Isabelle Heullant-Donat, J.-F. Leroux-Dhuys, Élisabeth Lusset, Florian Mazel,
Didier Méhu, Laurence Moulinier-Brogi, Michel Parisse, Michel Pastoureau, André
Vauchez, Laurent Veyssière et le père abbé de Cîteaux.
AU SOMMAIRE DECE NUMERO
Une utopie médiévale
.
La « robe blanche d'églises » dont se pare l'Occident
au Moyen Age imprègne encore nos paysages.
ABBÉ
Au Ve siècle, le monachisme, apparu en Égypte deux
cents ans plus tôt, est exporté vers l'Occident. L'Europe se couvre de couvents
et d'abbayes, centres intellectuels et spirituels de première importance.
Le monachisme est né au IIIe siècle, en Égypte,
lorsque des ascètes ont voulu fuir le monde pour vivre, en solitaire,
l'expérience des apôtres du Christ. Mais ils furent bientôt rejoints par des
foules de disciples.
Depuis plus de 1 500 ans, les Bénédictins suivent la
règle établie par Benoît de Nursie vers 530. Que sait-on de cet Italien devenu,
bien après sa mort, le père des moines d'Occident ?
La « Thébaïde » est une représentation idéale des
ermites du désert égyptien.
La règle de saint Benoît n'avait rien prévu pour
elles. Les femmes ont forcé les portes des monastères, sans jamais vaincre les
réticences de l'Église.
Les temps carolingiens voient se développer les
monastères par centaines. Le roi lui-même fonde des abbayes qu'il dote et
protège. Et qui deviennent un refuge de la culture.
Ses abbés sont des seigneurs. Ses dépendances
sont réparties dans plusieurs royaumes occidentaux. Le pape Urbain II lui-même
est un ancien clunisien. Comment des moines bourguignons en sont-ils venus à
exercer un tel pouvoir Saint Bernard. Chevalier de Dieu
Pour saint Bernard, action politique et action
religieuse ne font qu'un. Au détriment de ses voeux monastiques, l'abbé de
Clairvaux est parti à l'assaut de la société du XIIe siècle. Croisade, lutte
contre l'hérésie, [...]
Aux XIe et XIIe siècles, de nombreuses
communautés monastiques ont voulu pratiquer un régime plus austère que celui de
Cluny. Aucune n'eut cependant la renommée de l'ordre de Cîteaux dont les
abbayes couvraient tout l'Occident [...]
Expression d'une spiritualité dépouillée,
abstraite et puissante, l'allure des monastères cisterciens continue de nous
émouvoir. Mais existe-t-il vraiment une architecture type de cet ordre ?Entretien
avec [...]
L'histoire de la rivalité entre Cluny et
Cîteaux est aussi une bataille de couleurs entre le noir, symbole de l'humilité
pour les Clunisiens, et le blanc, adopté en réaction par les Cisterciens.
Ilot de paix dans un monde hostile, le
monastère est un refuge pour qui désire avoir un rapport absolu avec Dieu. Au
rythme des saisons, le calendrier du moine défile, toujours identique.
Du lever au coucher, sa vie est organisée dans
les moindres détails. Devenir moine, c'est s'abandonner dans un corps collectif
et mourir au monde. Plus prosaïquement, c'est aussi la meilleure des
assurances-vie au Moyen Age
Fondée en 1115 dans une clairière de la vallée
de l'Aube, Clairvaux a subi bien des métamorphoses. Le XVIIIe siècle fut son
second âge d'or. Devenue prison centrale en 1808, elle entrouvre aujourd'hui
ses portes.
Pour la première fois depuis la Révolution,
près de 160 oeuvres d'art, documents d'archives et manuscrits sur l'abbaye de
saint Bernard sont exposés cet été à Troyes. « Clairvaux, l'aventure
cistercienne » s'articule [...]
«
L'abbaye est pour les moines une prison aux portes ouvertes », affirmait saint
Bernard. De fait, le cloître et la prison ont été associés dès le Moyen Age.
Quels liens peut-on établir entre ces deux univers clos ?
Publication : Claude Tricoire
Bibliothèque du dioccèse d'Aix et d'Arles
Publication : Claude Tricoire
Bibliothèque du dioccèse d'Aix et d'Arles
samedi 18 juillet 2015
JEAN LACOUTURE : SES OEUVRES
Ouvrages publiés
L'Égypte en mouvement, en
collaboration avec Simone Lacouture, Le Seuil, 1956
Le Maroc à l'épreuve, en
collaboration avec Simone Lacouture, Le Seuil, 1958
La Fin d'une guerre, en
collaboration avec Philippe Devillers, 1960, nouvelle édition en 1969
Cinq hommes et la France, Le Seuil,
1961
Le Poids du Tiers-Monde, en
collaboration avec Jean Baumier, Arthaud, 1962
De
Gaulle, 1965, Le Seuil, nouvelle édition en
1971
Le Viêt Nam entre deux paix, Le Seuil,
1965
Hô
Chi Minh, Le Seuil, 1967, nouvelle édition en
1976
Israël et les Arabes, le troisième
combat, avec Francis Held, Simone Lacouture, Éric
Rouleau, coll. L’histoire immédiate, 1967
Quatre Hommes et leurs peuples,
sur-pouvoir et sous-développement, Le Seuil, 1969
Viêt Nam, de la guerre française à
la guerre américaine, avec Philippe Devillers, coll. Esprit,
1969
Nasser, Le Seuil, 1971
Un sang d'encre,
Stock-Seuil, 1974
Les Émirats mirages, en
collaboration avec Gabriel Dardaud et Simone Lacouture, Le Seuil, 1975
Viêt Nam, voyage à travers une
victoire, en collaboration avec Simone Lacouture, Le Seuil,
1976
André Malraux, une vie dans le siècle, Prix
aujourd'hui, Le Seuil, 1973 ; coll. Points Histoire, 1976
Survive le peuple
cambodgien !, 1978
Le rugby, c'est un monde, Le Seuil,
1979
Signes du Taureau, Julliard,
1979
François Mauriac,
« Bourse Goncourt de la biographie », Le Seuil, 1980 ; coll.
Points essais, 2 volumes, 1990
Julie de Lespinasse, mourir
d'amour, en collaboration avec Marie-Christine d'Aragon,
Ramsay, 1980 ; Complexe, 2006
Pierre Mendès France, Le Seuil,
1981 et 2003
Le Piéton de Bordeaux, ACE, 1981
En passant par la France, Journal de
voyage, en collaboration avec Simone Lacouture, Le Seuil, 1982
Profils perdus, 53
portraits contemporains, A.M. Métailié, 1983
De Gaulle, (3
volumes) : 1 — Le Rebelle (1890-1944), 2 — Le Politique (1944-1959), 3 —
Le Souverain (1959-1970), Le Seuil, 1984, 1985 et 1986. Paris ; Points
Histoire, 1990.
Algérie : la guerre est finie, éd.
Complexe, Bruxelles, 1985 et 2002
De Gaulle ou l'éternel défi, en
collaboration avec Roland Melhl, 1988
Jésuites, tome 1, Les
Conquérants, 1991
Jésuites, tome 2, Les
Revenants, 1992
Le Désempire, Figures et thèmes de
l'anticolonialisme, en collaboration avec Dominique Chagnollaud, Denoël, coll. Destins croisés,
1993
Une adolescence du siècle, Jacques
Rivière et la NRF (1900-1925), 1994
Le Grand Théâtre de Bordeaux ou
L'opéra des vendanges, Caisse nationale des monuments
historiques et des sites, Coll. Monuments en paroles, Photographies
de Dominique Thillard, 1994
Mes héros et nos monstres,
Le 20e siècle où le temps des démiurges, 1995
L’Histoire de France en 100
tableaux, Hazan, 1996
François Mitterrand, une histoire de Français, 2 tomes,
Éditions du Seuil, 1998, 434 et 625 p.
François Mitterrand, une histoire
de Français (vol 1) : « Les risques de
l’escalade », 1998
François Mitterrand, une histoire
de Français (vol 2) : « Les vertiges du
sommet », 1998
John
F. Kennedy, Nathan, 2000
Le Témoignage est un combat :
une biographie de Germaine Tillion, 2000
Voyage dans
le demi-siècle, avec Gérard Chaliand, entretiens
croisés avec André Versaille, éditions Complexe, 2001
La Raison de
l'autre, sur Montaigne, Montesquieu, Mauriac,
Confluences, 2002
De Gaulle
raconté à Benjamin, Indigène, 2002
Une vie de
rencontres, 2005
Éloge du
secret, en coll avec Hugues Le Paige,
Ed. Labor, coll Trace, 2005
Paroles de
Présidents, Dalloz, 2006
Lois et mœurs
du rugby, Dalloz 2007
Voyous et
gentlemen, Gallimard
Le monde est
mon métier : Le journaliste, les pouvoirs et la vérité, avec Bernard
Guetta, Broché, 2007
L'Algérie algérienne :
fin d'un empire, naissance d'une nation, Gallimard,
2008
Malraux :
itinéraire d'un destin flamboyant, entretiens
avec Karin
Müller, A. Versaille éditeur,
2008,
Jean
Lacouture ou Le goût des autres : entretiens avec Gilbert et Nicole
Balavoine, Confluences, 2009
Les
impatients de l'histoire, Grasset 2009,
Nos Orients,
Le rêve et les conflits. Entretiens avec Ahmed Youssef, en coll. avec Ahmed Youssef, Ed. du Rocher,
2009
Sont-ils morts
pour rien? : Un demi-siècle d'assassinats politiques, en coll. Avec Jean-Claude Guillebaud,
Ed. du Seuil, 2010
Paul Flamand,
éditeur, Les Arènes, 2010
Carmen. La
révoltée, Ed. du Seuil, 2011
L'ami oublié
de Malraux en Indochine, Paul Monin (1890-1929), Ed. Les Indes savantes, 2014, préface d'Yves Le Jariel
Distinctions
et décorations]
Grand Prix de
la littérature de la ville de Bordeaux, 1974
Bourse
Goncourt de la biographie, décernée par la ville de Nancy pour son ouvrage sur
François Mauriac, 1980
Prix Sola
Cabiati de la ville de Paris, 1996
Grand
Prix d'histoire de l'Académie
française, 2003
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