Pourquoi le 8 mai est-il un
jour férié ?
Le choix du 8 mai pour célébrer la fin des
combats de la Seconde Guerre mondiale n'était pas une évidence.
Au mois de mai, les jours fériés se succèdent à une
telle allure qu'on a parfois à peine le temps de penser à leur signification.
Le 8 mai, les Français commémorent la fin des combats en
Europe contre l'Allemagne nazie. Bizarrement, ils sont les seuls à avoir considéré cette
date comme symbolique et à en avoir fait un jour férié.
1. Le lendemain de la capitulation allemande
Le 8 mai 1945 est le jour où cessent les combats de
la Seconde Guerre mondiale en Europe, au lendemain de la capitulation
allemande. Celle-ci intervient dans la nuit du 6 au 7 mai.
Capitulation sans condition, elle est signée à Reims, où se trouve le
quartier général des forces Alliées, par le général Alfred Jodl, le chef
d’état-major de la Wehrmacht.
L’Allemagne nazie a perdu sa tête quelques jours plus
tôt : le 30 avril, Hitler s'est suicidé dans son
bunker, à Berlin. A partir de l'automne 1942, les Alliés avaient pris
l'avantage sur l'Allemagne et depuis février 1945, le pays était envahi à
la fois par l'Est et par l'Ouest.
L'acte de capitulation fixe la cessation des hostilités au 8 mai à 23h01.
La Seconde Guerre mondiale ne se termine réellement
que quatre mois plus tard, avec la capitulation du Japon le 2 septembre 1945. Elle a coûté la
vie à 40 à 50
millions de personnes.
2. Une spécificité française
La décision des Français de retenir le 8 mai comme
jour de commémoration est atypique.
Les Russes célèbrent la capitulation de
l’Allemagne nazie et la fin des combats le 9 mai. En effet,
les Allemands ont capitulé une seconde fois le 9 mai, au quartier général des forces
soviétiques à Berlin. Une façon pour Staline de montrer aux Alliés que l'URSS ne comptait pas
se laisser confisquer la victoire. En outre, à cause du décalage horaire,
la fin des combats a eu lieu le 9 mai et non le 8, à l'heure de Moscou.
Au Royaume-Uni et aux États-Unis, le 8 mai n'est pas
un jour férié. Les Américains rendent hommage aux soldats morts pour la patrie
le dernier dimanche de mai, appelé "Memorial Day".
3. Un jour férié qui a fait débat
En France, une loi de 1946 dispose que
la victoire sur l'Allemagne nazie sera commémorée "le 8 mai de chaque
année si ce jour est un dimanche et, dans le cas contraire, le
premier dimanche qui suivra cette date", mais cette décision pose
rapidement des problèmes : la célébration se trouve concurrencée, voire
occultée, parla fête
de Jeanne d’Arc, qui tombe au même moment.
A la demande des anciens déportés et résistants, une
nouvelle loi est votée en 1953, qui fait du 8 mai le jour
fixe de la commémoration et un jour férié... mais seulement pour quelques années,
car on revient à une date variable (le deuxième dimanche de mai) dès 1959. En
1968, nouveau changement : la commémoration est à nouveau fixée au 8 mai, mais
ce jour reste travaillé.
En 1975, le président Valéry Giscard
d'Estaing décide de supprimer la commémoration officielle
de la victoire sur l'Allemagne nazie et de la remplacer par une "journée de l'Europe", pour
marquer la réconciliation franco-allemande. Il souhaite transformer le 11
novembre en une journée nationale du souvenir mais suscite ainsi l'indignation
des associations d'anciens combattants.
Prenant son contre-pied, François Mitterrand fait en 1981
du 8 mai un jour férié. Depuis cette date, la commémoration revêt
à nouveau un caractère officiel à l'échelle nationale. Son rituel est
en grande partie emprunté à celui du 11 novembre : le président passe en revue
les troupes sur la place de l'Étoile, dépose une gerbe, ravive la flamme
du tombeau du soldat inconnu.
source : documents Hérodote.net
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