vendredi 30 mai 2014

Un baptême à La Roche des Arnauds en 1795

Le document que nous présentons est l’acte du baptême de Pierre Pauchon, en 1795, à La Roche des Arnauds. La célébration a eu lieu à la maison, un an auparavant. L’acte est entièrement manuscrit comme cela se faisait à l’époque, puisque les formulaires n’apparaîtront qu’en 1867 dans le diocèse de Gap, précurseur en ce domaine.
Cet acte est rédigé sur un registre clandestin, comme cela est courant durant la période de la Révolution française en raison de la politique de déchristianisation. Ici, il s’agit plus vraisemblablement de la copie d’un premier registre puisque seul l’abbé Dominique Chaix a signé. 
Dominique Chaix est bien connu. Il est proche des « idées nouvelles », c’est-à-dire de la Révolution française commencée en 1789. Il prête le premier serment à la constitution civile du clergé en 1791 puis se rétracte. Il participe également à l’élection de l’évêque constitutionnel des Hautes-Alpes, Ignace de Cazeneuve (1791-1798). Prêtre typique de l’Eglise gallicane, la modération de ses idées est reconnue. L’abbé Dominique Chaix a été le maître du grand botaniste Dominique Villars et l’ami de Jean Joseph Serre, chirurgien et botaniste, ce dernier est le Jean Serre de l’acte que nous étudions. 
Cet acte de baptême est rédigé un an après la célébration « à la maison » de cette entrée dans la communauté chrétienne. Le document n’est pas le sacrement, certes ! La rédaction par les curés est toutefois obligatoire selon le droit de l’Eglise, le droit canonique. Cet acte permettra, par exemple, au baptisé de se marier sacramentellement à l’église. Nous sommes, ici, en présence d’une régularisation : certaines interviendront 25 à 30 ans après la Révolution. Si nous en croyons l’état civil de La Roche des Arnauds, consultable en ligne sur le site des archives départementales des Hautes-Alpes, Pierre Pauchon est né le 27 novembre 1794, « pendant le temps de l’expulsion des pasteurs » expliquant la célébration à la maison. 
A chaque baptisé il faut au moins un parrain et une marraine chargés de l’aider à grandir dans la foi chrétienne. L’usage veut qu’il y ait à la fois un parrain et une  marraine. Ici, la personnalité de cette dernière est intéressante : Margueritte Brochier est l’épouse de Jean Joseph Serre. Celui-ci est député à la Convention nationale, l’une des assemblées révolutionnaires. Il a été capitaine au 2e bataillon des volontaires des Hautes-Alpes. Il sera député à plusieurs reprises puis, entre 1814 et 1830, il participera à l’administration préfectorale des Hautes-Alpes. Nous sommes donc en présence d’une personne aux opinions affirmées et qui évolueront au gré des changements politiques. Son l’épouse, cependant, professe la foi catholique durant la Révolution… tout comme son collègue d’assemblée, Ignace de Cazeneuve, l’évêque constitutionnel.

lundi 26 mai 2014

Mémoire de la Grande Guerre

" CENT ANS APRES. MEMOIRE CHRETIENNE DE LA GRANDE GUERRE"
Mgr Luc Ravel, coll. Documents Episcopat, 2014, 34 p, 5 €.
 
Concernant les commémorations du centenaire de la Guerre 1914-1918, ce document est remarquable par sa concision et les enjeux qu'il révèle de cette actualité. D'abord les raisons qui font dire au pape François: "Le croyant est fondamentalement quelqu'un qui fait mémoire" (La joie de l'Evangile, § 13). Puis les faits de la Grande Guerre sur lesquels les chrétiens peuvent jeter une lumière prophétique.
En effet, l'Eglise s'est faite solidaire des soldats. Pour la France, 45 253 mobilisés, dont deux évêques (Mgr de Llobet, évêque de Gap, et Mgr Charles Ruch, de Nancy), prêtres, religieuses et religieux, et séminaristes. Le 1 er août 1917, Benoît XV lance un appel prophétique à cesser ce "massacre inutile". Sur le front, le P. Teilhard de Chardin ressent la fascination du combat contre l'ennemi et lutte contre cette fascination pour rappeler le nécessaire service de la justice et de la paix (Ecrits du temps de guerre). Dans leurs liens oecuméniques ou interreligieux, les croyants savent que l'urgente conversion est de passer du "Dieu avec nous" au "nous avec Dieu". Des spiritualités soutiennent la foi de certains combattants: la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus, à la Vierge Marie, à la Bse Jeanne d'Arc, à Thérèse de l'Enfant Jésus. Le document cite le travail des archivistes, dont Luc-André Biarnais, du diocèse de Gap, pour le remarquable "Guide des sources ecclésiastiques sur la Première Guerre mondiale pour le Sud-Est de la France" (2013).
Dès lors, quelles actions concrètes proposer sur les cinq années de commémorations ? Il est proposé aux diocèses et aux paroisses d'animer des initiatives sur la "mémoire chrétienne". En 2014, commémorer l'entrée en guerre, l'appel, l'union sacrée et la mobilisation, les premiers massacres inouïs, la présence de la mort. 2015: le rappel de l'enlisement de la guerre, mais aussi les témoignages de retour à la foi, la participation des Congrégations religieuses. 2016: le rappel des batailles de Verdun et de la Somme, mais aussi les cris d'espérance, le rôle des prêtres sur le front. 2017: le rappel de l'entrée en guerre des Etats-Unis et les appels à la paix (Benoît XV), le rappel des actes de charité, l'accent sur les laïcs en ce sens. 2018: le rappel de l'Armistice, les oeuvres de paix, les liens internationaux. Grâce aux supports dont nous disposons (dans nos églises les plaques,..; documents,...), s'offrent ainsi autant de possibilités d'évangélisation de la mémoire des populations locales et du regard européen et mondial sur l'avenir à orienter vers plus de justice et de paix.
Père Pierre Fournier.

vendredi 23 mai 2014

Guerre et guérilla en 1870-1871

Armel Dirou, La Guérilla en 1870, résistance et terreur, Bernard Giovanangeli Editeur, 2014, 295 p.

De sa thèse d’histoire soutenue à Paris IV Sorbonne en 2013, le colonel Armel Dirou, chef de corps du 4e régiment de Chasseurs, publie La Guérilla en 1870, résistance et terreur, chez Bernard Giovanangeli Editeur (2014).
A travers la guerre irrégulière pour défendre la France de l’invasion alors que la Prusse et ses alliés l’emportent, se dresse un tableau des Français de l’époque. C’est l’un des aspects du travail d’Armel Dirou qui en compte beaucoup d’autres. Parmi les soutiens des combattants, « de nombreux prêtres et curés de campagne ». Ils participent à la diffusion de l’information, à la cache des armes et au réconfort physique et moral de ces soldats de fortune.
Des corps francs sont créés par des descendants de chefs vendéens de 1793. Catholicisme et royalisme légitimiste se rejoignent alors ! Pourtant, l’auteur exclu de son étude les Zouaves pontificaux revenant de la défense des Etats du Pape : en effet, les hommes de Charette étaient des soldats professionnels.
Adolphe Crémieux, député de la Drôme en 1869-1870 et ministre de la Justice dans le gouvernement de la Défense nationale, écrit le 28 septembre 1870 : « que nos concitoyens s’unissent et marchent ensemble sous nos couleurs nationales : ne nous fâchons de ce que des Français catholiques invoquent la sainte Vierge pendant que des Français libéraux invoquent la sainte Liberté ». Il montre une population divisée religieusement et unie dans l’épreuve, ce qui est, évidemment, à nuancer selon les régions.
Armel Dirou a travaillé avec feu Hervé Coutau-Bégarie pour cette thèse. Celui-ci a dirigé Les Médias et la guerre en 2005 et, avec Charles Doré Graslin, Histoire militaire des Guerres de Vendée en 2010. A la bibliothèque Mgr Depéry vous trouverez, c’est un autre pan du travail d’Hervé Coutau Bégarie, Ratzingeriana, bibliographie commentée de Joseph Ratzinger en langue française en 2012.

mercredi 21 mai 2014

FERMETURE DE LA BIBLIOTHEQUE







LA BIBLIOTHEQUE DIOCESAINE SERA FERMEE

- VENDREDI 23 MAI 2014

- MERCREDI 28 MAI 23014

- VENDREDI 30 MAI 2014

OUVRAGES DE MAI 2014


LISTE DES OUVRAGES DE MAI  2014

ADLER, Alexandre. – Une affaire de famille : Jean XXIII, les juifs et les chrétiens. – Paris, Le Cerf, 2014. 136 pages.

BARON, Le Baptême de Jean : aux origines du rite baptismal – 1. – Québec, Médiaspaul, 2013. 134 pages.

BENKER, Günter. – Tout abandonner et trouver tout : la mystique de Jean de la Croix. – Paris, Parole et Silence, 2014. 262 pages.

 BIEMNI, Enzo. – La seconde annonce : la grâce de commencer. – Bruxelles, Lumen Vitae, 2013. 122 pages.

BLANCHARD, Yves-Marie. – L’Eglise mystère et institution selon le quatrième Evangile. – Paris, Institut Catholique de Paris, 2013. 239  pages.

DURAND, Emmanuel. – Evangile et Providence : une théologie de l’action de Dieu. – Paris, Le Cerf (Cogitatio fidei), 2014. 345 pages.

GILBERT, Guy. – Jésus, un regard d’amour. – Paris, Philippe Rey, 2013. 235  pages.

KUNG, Hans. - .Jésus. – Paris, le Seuil, 2014. 287 pages.

HEMMERLE, Klaus. – Thèses pour une ontologie trinitaire. – Paris, Editions ad Solem, 2014. 91 pages.

KASPER, WALTER. – L’Eglise catholique : son être, sa réalisation, sa mission. – Paris, Le Cerf (Cogitation Fidei), 2014. 587 pages.

LORENZATO, Bernard ; PETY, Olivier. – Aux sources de l’Eglise de Provence : Île de Lérins, Arles, Marseille et Riez…   : introduction aux Pères de l’Eglise provençaux du IVè au VIè siècle. -  Venelles (13), Association Aux Sources Chrétiennes de la Provence, 2014. 237 pages.

PRETOT, Patrick. – L’adoration de la Croix : Triduum pascal. – Paris, Le Cerf, 2014. 476 pages.

MALLET, Robert. – Le développement personnel du chrétien. – Paris, Salvator, 2014. 199 pages.

PRZYWARA, Erich. – Majestas divina : spiritualité ignatienne : Suvi de Le christianisme selon John Newman – Paris, Editions Ad Solem, 2014. 116 pages.

VARILLON, François. – Traversées d’un croyant :l choix de textes présentés par Charles Ehlinger. – Paris, Bayard, 2005. 286 pages.


WOJTYLA, Karol. – Je suis dans les mains de Dieu : Carnets intimes : 1962-2003. – Paris, Bayard, 2014.623 pages.

lundi 19 mai 2014

La cathédrale de Gap

Quel est le vocable de la cathédrale de Gap ? Les documents disent parfois Saint-Arnoux, également patron de la ville et du diocèse et, depuis 2011, de la paroisse du Gapençais. La vie de saint Arnoux (mort avant 1079) est désormais bien connue grâce aux travaux universitaires particulièrement ceux de Jean-Hervé Foulon qui a publié une biographie, en 2007. D’autres documents attribuent Notre-Dame de l’Assomption à la cathédrale de Gap.
Les procès-verbaux de la consécration de la nouvelle cathédrale, du maître-autel et des autels latéraux ainsi que de l’inauguration le lendemain, vont aider à répondre à cette question.
Nous sommes le 21 septembre 1895, jour de la saint Matthieu, évangéliste. C’est aussi la vigile, c’est-à-dire la veille, de la saint Arnoux. Depuis 29 ans, la ville n’a plus de cathédrale. L’ancienne a été démolie pour être remplacée par l’actuelle. Le culte est rendu dans une cathédrale provisoire, l’église Saint-Jean-le-Rond, vendue à la Révolution française et devenue salle de spectacle puis, en 1866, rendue au culte par la ville. De cette période nous avons plusieurs textes évoquant l’exhumation puis la ré-inhumation des évêques enterrés dans l’ancienne cathédrale.
Enfin, Gap a une cathédrale ! L’évêque est Prosper Amable Berthet depuis 1889. Il est originaire des Hières dans le nord des Hautes-Alpes. Le clergé et les fidèles ont été appelés à apporter « le concours de leurs prières, de leurs pénitences et de leur présence ». C’est à 7 heures et demi que Mgr Berthet consacre solennellement la « nouvelle cathédrale de Gap et le maître-autel sous le vocable de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie et de saint Arnoux patron de la ville et du diocèse de Gap », « selon les rites du Pontifical ». Le Pontifical est un rituel, un ouvrage donnant le canevas d’une célébration, ici toute particulière. En effet, à tout moment liturgique correspond un rite suivi dans l’Eglise partout dans le monde. C’est le cas notamment du dépôt des reliques durant la consécration de la cathédrale et des autels : parmi elles, celles de saint Benoît martyr, de sainte Agathe et de saint Grégoire, pape et docteur. Un document, appelé « authentique », les accompagne pour attester de ce qu’elles représentent.
Le Pontifical permet également de célébrer la messe basse de la dédicace.
Le lendemain de cette consécration, de cette dédicace, a lieu « l’inauguration solennelle ». Elle est présidée par l’archevêque d’Aix-en-Provence, Mgr François-Xavier Gouthe-Soulard. Le diocèse de Gap est suffragant, c’est-à-dire qu’il dépend de la métropole d’Aix. Mgr Pierre-Emmanuel Bouvier, évêque de Tarentaise, venu en voisin, a donné le sermon. Cette inauguration a lieu aussi en présence de l’abbé de la Trappe de Gethsémani au Kentucky. Cette présence, qui intrigue au premier abord, s’explique facilement. Cet abbé est Dom Edouard Chaix-Bourbon, venu en France pour des raisons de santé alors que son abbaye est en pleine ébullition. Il est né à La Mure en 1833 et démissionnera de son abbatiat en 1896.
Et c’est ainsi que Gap a depuis 1895 une cathédrale consacrée à Notre-Dame de l’Assomption et à Saint-Arnoux.

samedi 17 mai 2014

Le peintre Pierre Ambrogiani (1907-1985)

Le baptistère et la fresque de Pierre Ambrogiani à l’église de l’Immaculée-Conception de Marseille
 

Il y a cinquante ans… un extrait du Bulletin religieux de Marseille du 17 mai 1964 :
 

Érigée en paroisse en 1932, l’ancienne chapelle du quartier de Montolivet à Marseille, n’avait pourtant pas encore, en 1964, ses fonts baptismaux définitifs. C’est au cours de la messe de l’Ascension célébrée par le curé des Chartreux, le père Dantand, que sont inaugurées les fresques de Pierre Ambrogiani et bénits les fonts baptismaux. Mgr Lucien Gros, vicaire général, remercia les auteurs de cette œuvre collective, artistes, curé et paroissiens, soulignant la généreuse simplicité de Pierre Ambrogiani, qui fait don à cette église d’une très belle œuvre d’art religieux dans laquelle il a su remarquablement exprimer le sens surnaturel du baptême.
 

D’un graphique pur et dépouillé, gravé dans le ciment et rehaussé de couleurs très sobres, le peintre a évoqué, en toile de fond, l’homme au travail dans le monde moderne, des champs aux villes et aux usines. Mais au centre de la fresque, baignant dans l’eau baptismale, le corps tout entier tendu vers la lumière de l’Ésprit qui dore son visage et ses bras dressés vers le ciel, cet homme du 20e siècle, comme tous les baptisées de tous les temps, naît à la vie divine et devient « un homme nouveau ». On pense, en regardant la fresque d’Ambrogiani, aux peintures ou aux vitraux du Moyen-Age, livres ouverts où nos aïeux découvraient les secrets de la Révélation chrétienne.
  
Site de la paroisse de l'Immaculée-Conception

Les anciens numéros du bulletin diocésain de Marseille sont consultables à la Bibliothèque ou aux Archives diocésaines.
La revue diocésaine actuelle Église à Marseille est en vente au numéro à la Librairie Saint Paul à Marseille ou sur abonnement. Le bulletin d'abonnement est disponible ici.

vendredi 16 mai 2014

Les femmes aux premiers temps de l'Eglise

A notre époque où beaucoup s'interrogent sur la place des femmes dans l'Eglise. Le livre de Bernard Lorenzato et Olivier Pety : Promenade au jardin des Mères de l'Eglise vient rappeler le rôle important jouer par ces dernières dans les premiers temps de l'Eglise.

Elles sont mères comme Monique, martyres comme Blandine (+ 177), Agathe, Félicité ou Perpétue ou de noble naissance comme Olympias (361/368-410). Elles ont témoigné aux quatre coins du monde romain de l'amour de Jésus-Christ et de sa force libératrice.

Par ces portraits brefs et denses les auteurs ont voulu " faire briller la présence des femmes depuis les premiers siècles et manifester leur réelle influence. Une invitation, qui, au-delà de son intérêt historique, permet de leur faire une place dans l'aujourd'hui de notre institution" (Pave 5).






Bernard Lorenzato - Olivier Pety, Promenade au jardin des Mères de l'Eglise, figures de femmes des premiers temps de l'Eglise - IIe - VIe Siècles, Paris, Médiaspaul, 2014, 111 p.

mercredi 14 mai 2014

Les rituels gallicans dans le patrimoine national

La lettre ci-dessous est issue d’un dossier constitué par les vicaires généraux dans les années 1960, au moment où le diocèse de Gap réfléchissait à la rédaction de son propre des saints (le calendrier des fêtes des saints particuliers à un diocèse). Ce document, daté de 1856 et signé de Gustave Rouland, ministre de l’Instruction publique et des Cultes sous Napoléon III, est emblématique de l’histoire administrative de notre pays. Le ministre Rouland est peu favorable à l’influence de l’Eglise dans le corps enseignant. Nous sommes ici au début de son ministère qui durera jusqu’en 1863. Son cabinet est en charge des Cultes en raison de l’application du concordat de 1801. Il n’y a pas de ministère de la culture ou des beaux-arts : sa création date de 1870 et ces domaines relèvent de l’Instruction publique d’une manière informelle encore.

jeudi 8 mai 2014

70e Anniversaire de la Libération de Marseille et de la Provence

La libération de Notre-Dame de la Garde - Archives diocésaines de Marseille
Dans le cadre du 70e anniversaire des bombardement alliés dans le Sud-Est de la France, de la Libération de Marseille et de la Provence, la Bibliothèque diocésaine de Marseille vous propose une sélection de publications, parmi 150 titres relatifs à la Deuxième Guerre mondiale :

mardi 6 mai 2014

Jésus, un regard d'amour



Jésus, un regard d'amour
Guy Gilbert
Paris, Ph. Rey, 2013. 235 pages


Guy Gilbert nous parle du regard du Christ sur les hommes en général et sur lui-même en particulier. Mais au fil des pages, en filigrane, apparaît son propre regard sur Jésus, dont il ne faut pas <> l'humanité. C'est le regard d'un homme , d'un prêtre , d'un serviteur de l'Église éperdument amoureux du Christ, son modèle et son compagnon de chaque instant. Cette relation d'amour est continuellement renouvelée par la prière , la lecture et la méditation de la Parole, l'Eucharistie <>.
<< La clé de la vie avec Jésus,  c'est son humanité. Nous croyons en sa divinité mais son humanité nous dépasse. Le jour où l'on saisit qu'il a été un humain, un vrai,  alors quelque chose change en nous définitivement.>>

RECENSION PAR ODILE ALVAREZ (Aumonerie de l'Enseignement Public)

dimanche 4 mai 2014

LOS CRISTEROS VUS PAR UN HISTORIEN FRANÇAIS



Ce Français qui a révolutionné l'histoire du Mexique

LE MONDE CULTURE ET IDEES |  • Mis à jour le  |Par 


Massacre de «cristeros» en 1929 (photo anonyme).

C'est un historien français, âgé de 70 ans, inconnu chez nous mais célébré auMexique. Jean Meyer a bataillé pendant trois décennies afin de révéler un épisode tragique de ce pays et pour que ce dernier en reconnaisse l'existence : l'assassinat de 250 000 paysans catholiques, entre 1926 et 1929. Après la révolution de 1910, les soldats de l'Etat ultralaïque ont massacré ces paysans qui entendaient célébrer la messe et qui criaient leur foi en le Christ-Roi. D'où leur nom de "cristeros" et celui de leur mouvement, la Christiade.

Etrange destin que celui de Jean Meyer, Alsacien né à Nice en 1942, qui le mènera à mettre au jour ce qu'il appelle "cette gigantesque Vendée mexicaine". Tout commence par un emballement de jeunesse. Etudiant en histoire, il a 20 ans et veut se rendre à Cuba, attiré par Fidel Castro et Che Guevara : "Le cinéaste Chris Marker m'avait même prêté une caméra", raconte-t-il, dans sa résidence de Mexico, où il est installé depuis quarante ans - il a même obtenu la naturalisation en 1979.
Il oublie vite Cuba, car c'est en découvrant le Mexique qu'il trouve sa terre d'élection. Revenu à Paris, il profite de sa cinquième année d'agrégation pouringurgiter tous les livres que le Musée de l'homme possède sur ce pays etrassembler ce qu'il peut glaner aux archives diplomatiques du Quai d'Orsay. Il suit le séminaire de Pierre Chaunu, le grand américaniste de l'époque, et songe àconsacrer sa thèse au révolutionnaire Emiliano Zapata, défenseur des paysans du Sud.

samedi 3 mai 2014

Le village de Saint-Etienne d'Avançon au temps de Benoîte Rencurel

Conférence donnée le 2 mai 2014 pour l'inauguration de la maison natale de Benoîte Rencurel

Saint-Etienne d’Avançon en 1664

 
Le 24 avril 2014, les bénévoles des anciens de Saint-Louis étaient ici avec Olivier Hanne, qui a dirigé la muséographie de la maison. Nous nous sommes faits quelques réflexions sur la différence entre la maison de Benoîte Rencurel en 1650 et celle d’aujourd’hui. Pensez que le sol était en terre battue ! Les animaux vivaient au même niveau que les humains. Pensez aussi que le pétrole n’existait pas ce qui signifie que la seule lumière vient du jour, du feu de bois ou de chandelles. Il n’y a pas d’isolation artificielle et de fenêtre en PVC avec du double vitrage.
Le bois, nécessaire pour la cuisson et le chauffage, est très surveillé, qu’il soit tombé ou qu’il soit sur pied. Les vols sont réprimés ! Les droits qui permettent de le ramasser sont recherchés et sont l’objet de contestations sans fin. D’autant plus que ce bois permet la production au vallon des fours.
Ce qui frappe en arrivant dans le village de Saint-Etienne-le-Laus c’est la présence de la montagne. Ce n’est pas seulement une montagne qui marque l’horizon, c’est un roc sur lequel le village est bâti. Ce sont aussi des versants qui dessinent une vallée et donc des routes : la vallée est un lieu de passage, nous le verrons. Nous pourrions dire la même chose pour le hameau du Laus.
Autre élément important dans le paysage quotidien, c’est l’église paroissiale. Celle d’aujourd’hui ne ressemble pas exactement à celle où Benoîte Rencurel a été baptisée en 1647. En effet, cette église, outre les travaux que nous allons évoquer, a été prolongée d’un tiers environ en 1885. Elle a également été restaurée en 2000.
A la fin du XVIe et au début du XVIIe siècles, les évêques d’Embrun demandent que cette église soit réparée (en 1598 par Guillaume de Saint-Marcel, 1568-1600 ; 1602 par Honoré du Laurens, 1600-1611). Nous sommes là à moins de cinquante ans de la naissance de Benoîte Rencurel. En août 1614, maître Blanc maçon de Valserres et maître Gallois charpentier, ont la charge de rebâtir l’église. C’est une époque de reconstruction après les guerres de Religion et durant l’époque de la contre-réforme catholique (le concile de Trente a eu lieu de 1545 à 1563).
L’église paroissiale est entourée du cimetière. Elle est le lieu où l’on a coutume de s’assembler pour délibérer aux affaires de la communauté, notamment sur la répartition des impôts. Le cimetière n’est pas clos puisqu’en 1672, Mgr Charles Brulard de Genlis, au cours d’une visite pastorale demande « la clôture du cimetière telle que le bétail n’y puisse point entrer » et que le terrain proche de l’église soit pavé ou boisé.
En 1675, il est décidé que les consuls achètent les ardoises pour couvrir le clocher. L’année suivante ce sont trois hommes qui sont commis à des travaux. Il s’agit de Pierre Valentin, Pierre Imbert et Pierre Rolland. Pierre Valentin et Jean Giraud reçoivent 16 livres pour avoir placé la cloche correctement. Il faut dire qu’elle marque les moments importants de la journée : un homme, Jean Jouve, est rétribué pour cela en 1684. Il doit sonner tous les matins, à midi et le soir ainsi qu’au moment de l’élévation du Saint-Sacrement.
 
En 1685, le prieur curé rédige un inventaire des biens de l’église paroissiale. Il y trouve des vases sacrés (calice, ciboire avec un soleil en argent), des vêtements sacerdotaux parmi lesquelles deux chasubles d’indienne. La présence de ces étoffes est le signe que le grand commerce international et le génie français de la confection touchent aussi Saint-Etienne d’Avançon. En revanche, peu de livres liturgiques : le curé signale un antiphonaire pour chanter et un rituel dont seule l’ancienneté est soulignée. Ces ouvrages coûtent fort chers pour les communautés qui ont souvent d’autres priorités.
En mai 1692, alors que la taille royale doit être répartie entre les contribuables, les consuls signalent que l’église menace ruine : réparer les murs est nécessaire « afin d’éviter l’entière perte ». En juin des prixfaicts, des devis par Aubert (maçon), Jean et François Giraud que nous avons déjà rencontrés, montrent que les travaux sont prévus. Cependant, 1692, c’est, dans les semaines qui suivent, l’entrée des troupes de Victor Amédée de Savoie dans les Alpes dauphinoises : épisode local de la guerre de la Ligue d’Augsbourg. A Notre-Dame du Laus, parmi les très nombreuses destructions, la cloche a été volée et des meubles brisés y compris le grand autel. Dans le village de Saint-Etienne, il ne reste que trois maisons entières. Il faut donc reconstruire !
Cette guerre a donc empêché les réparations prévues à l’église. Elles sont de nouveau attribuées à trois maçons et charpentiers de Saint-Etienne, de Théus et de Remollon, en 1699. Mais les artisans tardent à exécuter le chantier. Des négociations entre lesdits artisans et les consuls aboutissent à un projet de voûte en 1704. Mais, l’année suivante, le compte-rendu de la visite pastorale de Mgr Charles Brulard de Genlis stipule que la
communauté doit refaire le pavé de l’église, ainsi que le confessionnal ! Cette demande vient probablement s’ajouter aux travaux prévus antérieurement. De surcroît, des réparations doivent avoir lieu à la cure : si elles n’ont pas lieu l’église sera interdite. En 1707, Jean Laugier, de Valserres, se voit confier le chantier pour 280 livres. C’est une somme très importante.
En 1711-1713, les consuls décident de placer les archives de la communauté à l’église plutôt que chez l’un d’eux. Les archives, en 1692, étaient placées dans un coffre à trois serrures : celles-ci ont été brisées par les troupes savoyardes, les documents, eux sont déchirés et en partie brûlés. En fait, c’est à la cure que les archives sont déposées puisqu’un « cabinet des papiers doit être accommodé » et qu’il faut « y poser les serrures qui ont été achetées pour ce ». En même temps, il est toujours prévu de changer les poutres du clocher.
En 1716, des habitants du lieu ont sonné la cloche « à leur fantaisie », tellement qu’elle a cassé. Les coupables sont invités à payer la réparation : les consuls se réunissent pour en prendre acte.
En mai 1718, enfin, une visite pastorale du vicaire général d’Embrun demande notamment que les portes du cimetière soient fermées par un loquet : 40 ans plus tôt, il n’y avait pas de mur… c’est donc que des travaux ont été exécutés. Enfin, une chaire doit être installée dans l’église.

Saint-Etienne d’Avançon est une communauté où des régents, c’est-à-dire des maîtres d’école, enseignent. Ses habitants ne sont donc pas totalement illettrée. Les consuls décident, le 22 novembre 1684, que le régent sera payé du 1er novembre au 1er mai 1685 par la communauté pour 15 livres. 15 autres livres sont à la charge des enfants – leurs parents évidemment – pour cette année. Somme élevée pour des personnes qui n’ont pas l’habitude du numéraire… mais trente livres sont peu pour vivre pour le régent.
Le 24 octobre 1719, le régent est Jean Jaime. Il est originaire de Vallouise et reçoit garçons et filles. Il doit « leur apprendre à lire, écrire l’arithmétique et cathéchisme et prier dieu soir et matin » jusqu’au 15 avril. La rétribution n’a pas changé en 35 ans, elle est de trente livres qui semblent prises en charge intégralement par la communauté qui donne également une chambre comme salle d’école.

Saint-Etienne d’Avançon est une communauté dont l’ouverture est évidente. En 1692, des habitants se réfugient à Marseille, pensons à
Benoîte Rencurel dont le parcours est bien connu. Nous avons également dit, il y a quelques instants, que des chasubles étaient fabriquées en indienne sans que nous ne sachions d’où elles viennent. Le tissu a pu aussi venir de loin et être travaillé localement. Cependant, au quotidien, les affaires de la communauté se traitent au plus près : le Parlement du Dauphiné est sollicité dans les grands dossiers. Sinon, deux villes se disputent le rôle de capitale administrative : Gap où siège le bureau d’élection des montagnes du Dauphiné et Embrun où se trouve le siège épiscopal de référence. Les paroisses voisines sont évidemment celles où se trouvent des artisans sollicités pour les travaux de la communauté : Valserres, Remollon, Avançon, Théus… Les notaires sont à la Bâtie-Vieille ou à la Bâtie-Neuve. Chorges, localité importante vers Embrun est également citée souvent dans le livre de paroisse.
Communauté ouverte et communauté fragile également. En 1674, les consuls expliquent le ravage des eaux qui ont érodé les terres : à la pluie, il faut ajouter la grêle ! En 1705, les consuls ont demandé l’institution de la fête des saints Abdon, Sennen et Germain et autres, précise la chronique paroissiale ! En effet, ils sont intercesseurs pour la protection contre la grêle, la tempête, le ravagement des eaux et autres maux.
Que sont ces destructions ? En 1711, deux tempêtes ont « ruiné les vignes et raisins […] » une partie des blés, emporté la terre et presque détruits tous les fruits des vignes ». Ces fruits sont ceux des arbres présents au milieu des ceps de vignes. Les parcelles sont petites. Les propriétaires d’animaux peuvent les faire vaquer soit sur des prairies qui leur appartiennent soit sur des prés communaux. La neige ne fait pas partie des calamités.
La guerre, en 1692 a profondément marqué le territoire. Nous avons une représentation (elle est reproduite dans Notre-Dame du Laus, n° 371, décembre 2013) de la maison de sœur Benoîte avant l’incendie de 1850. Cependant, la maison natale a été détruite elle-même en 1692 !
 
Luc-André Biarnais,
archiviste du diocèse de Gap et d'Embrun 

vendredi 2 mai 2014

Braderie à la bibliothèque diocésaine Mgr Depéry

La braderie de l'année dernière
 
Ce sont des centaines d'ouvrages que la bibliothèque diocésaine Mgr Depéry met en vente à partir du vendredi 2 mai 2014 à Notre-Dame du Laus. Ces livres en double, ou n’entrant pas dans les collections de la bibliothèque, sont vendus à partir de 0,5 € le volume.

Aux livres en tous genres (histoire locale, découvertes de régions ou de pays…) parmi lesquels de nombreux romans, il faut ajouter un nombre important de cartes postales anciennes et semi-modernes vendues à l’unité (1 €) ou en carnet (5 €) représentant des paysages, des monuments civils, des édifices religieux du début du XXe siècle.

Cette braderie a lieu à la bibliothèque diocésaine Mgr Depéry, à Notre-Dame du Laus, vendredi 2, samedi 3 et dimanche 4 mai à partir de 9h.

Contact : Hélène Biarnais au 04 92 50 95 59 et bibliotheque@diocesedegap.com