vendredi 31 janvier 2014

Le mariage, entre fait personnel et enjeux de société

Tony Anatrella, Epoux, heureux époux... Essai sur le lien conjugal
Paris : Flammarion, 2004, 200 p.

Ecrit bien avant la polémique du mariage homosexuel, Tony Anatrella livre ici ses réflexions sur les différents types d'union et leurs implications sociologiques. Il étudie les cohabitations juvéniles, les couples homosexuels, les familles recomposées, puis il s'attarde longuement sur les causes des crises qui peuvent mener au divorce.
Mêlant sociologie et psychologie, cet ouvrage s'adresse à un public déjà averti. Il peut être utile à tous ceux qui sont suceptible d'accompagner des couples dans le temps qui précède leur mariage ou en cas de difficulté.

lundi 27 janvier 2014

Jacques Mille, cartographie du Dauphiné

Pour le développement d’un territoire, il est nécessaire d’en maîtriser l’espace (géographie) et la chronologie (histoire). C’est ce que démontre, avec son livre récent sur Puymaure, Jean-Pierre Jaubert dont l’ouvrage contient, aux pages 24-25, une carte de Jean de Beins avec une explication sur son origine et sa conservation.

De Jean de Beins, ingénieur-géographe du roi en Dauphiné au début du XVIIe siècle, il est question aussi dans le nouveau bulletin de la Société d’Etudes (pages 121-155) que nous avons évoqué déjà sur ce blog : http://livresadecouvrir.blogspot.fr/2014/01/le-bulletin-de-la-societe-detudes-des.html. Jacques Mille, en effet, interroge la manière dont le cartographe a réalisé ses travaux pour lui attribuer des cartes actuellement conservées en plusieurs bibliothèques.
Bien entendu, Jean de Beins est encore cité dans l’ouvrage qui vient de paraître sous la direction du même Jacques Mille. Il a pour titre Le Dauphiné, Une représentation des territoires à partir des cartes géographiques anciennes et couvre la période allant du XVIe siècle à la Révolution française. Parmi les cartographes cités, Abraham Ortelius (XVIe siècle) dont un atlas est conservé à la bibliothèque du diocèse de Gap. Autre nom évoqué, celui d’Hubert Jalliot : une de ses cartes, de 1707, est aussi publiée par Colette Queyras-Combe en 2003 dans Louis Court de Guillestre, 1670-1733. Elle illustre ce que pouvait être l’univers mental du peintre en se rendant dans le Comtat. Autre cartographe cité par Jean-Pierre Jaubert (pages 42 et 49 de son ouvrage) d’une part, et par Jacques Mille d’autre part : Christophe Tassin.
Mais, l’intérêt des 334 pages du bel ouvrage de Jacques Mille va bien au-delà de l’énumération érudite de cartographes et de cartes. La mise en perspective, accompagnée de travaux cartographiques contemporains (pages 32-33, 148), permet de comprendre la constitution d’un territoire, la construction d’un espace administratif, structuré par le relief et des voies de communication. Cet ouvrage est un outil de travail formidable. Il est aussi un beau livre que le lecteur aura plaisir à avoir en main.

dimanche 26 janvier 2014

Le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes 2014

Avec le début de l’année 2014 est arrivée la nouvelle livraison du Bulletin de la Société d’Etudes des Hautes-Alpes. Il fait une belle part à la géologie avec deux articles, l’un consacré à un site fossilifère dans le massif des Ecrins et l’autre à la géomorphologie du Champsaur. Il faut également noter l’article de Philippe Franceschetti sur Antoine Mauduit et celui de Christine Roux, « des épistoliers gapençais à l’aube des lumières ». 
L’histoire religieuse est à plusieurs titres présente dans ce bulletin. Tout d’abord par un article de Jean-Gérard Lapacherie sur l’abbé Chaffrey Martin, soulignant l’apport du clergé haut-alpin dans la vie intellectuelle du département au XIXe siècle. Rappelons à ce propos que de nombreux prêtres ont exercé ou exerce leur ministère comme aumôniers de collège ou de lycée, comme enseignant voire comme archiviste départemental et que cela fait partie intégrante du « sacerdoce » (p. 176). Des comptes-rendus de lecture complètent cette présence de l’histoire religieuse dans le bulletin : le Registre de paroisse publié par l’association Patrimoine de La Roche de Rame (2012) par exemple. Signalons que le manuscrit de ce livre de paroisse se trouve désormais aux archives du diocèse de Gap. Le Bulletin de la Société d’Etudes contient également la recension des ouvrages de l’abbé François Boespflug (La Statue de la Trinité de la chapelle du château de Tallard, 2009), de Maxime Yevadian (Saint Grégoire d’Arménie, patron de Tallard, 2011), d’Olivier Hanne (Jacques Gélu, de la venue de Jeanne, 2012).

Pour joindre la Société d’Etudes et s’abonner à son bulletin :  http://www.seha.fr/renseignements-pratiques.php.
La bibliothèque diocésaine Mgr Depéry possède la collection complète du bulletin de la Société d’Etudes des Hautes-Alpes ainsi que les ouvrages cités dans la présente recension. 

mercredi 22 janvier 2014

Lesdiguières et les citadelles de Puymore

Jean-Pierre Jaubert, Pierre Faure, Bernard Nicolas, Lesdiguières et les citadelles de Puymore (1577-1633), histoire de Gap, éditions des Hautes-Alpes, 2013, 56 p.

C’est un livre charmant, à la fois accessible au grand public (y compris les enfants) et parfaitement documenté que nous offrent Jean-Pierre Jaubert, Pierre Faure et l’illustrateur Bernard Nicolas. Précis dans la datation des événements, l’ouvrage situe Gap et la citadelle de Puymaure qui la surplombe dans les guerres de Religion et la coexistence entre Catholiques et Protestants. C’est aussi la figure ambivalente de Lesdiguières, personnage marquant dans le Dauphiné et de l’histoire de France, qui est mise en valeur. 
Ce livre permet de suivre chronologiquement l’existence de la citadelle de Puymaure dont le site a récemment été aménagé sous la direction de Jean-Pierre Jaubert. Une bibliographie, en dernière page, permet à l’érudit de poursuivre sa recherche : parmi les livres cités, la biographie de Lesdiguières par Louis Videl dont la bibliothèque diocésaine Mgr Depéry conserve une édition grenobloise du XVIIe siècle. 
Sur Lesdiguières et Puymaure, à la bibliothèque de Gap, on peut aussi trouver :
Emile Escallier, Le Mausolée de Lesdiguières, Gap : Georges Dusserre.
Emile Escallier, Lesdiguières : Dernier connétable de France, Lyon : Lardanchet, 1946.
E. Vernet, Lesdiguières Haut-Alpin Soldat et Pacificateur consolide l'union du Dauphiné à la France : Sixième centenaire : 1349 - 1949, Paris : Aulard, 1950.
Joseph Roman, Avant et après la prise d'Embrun par Lesdiguières en 1585.
 Robert Faure, Lesdiguières duc du Champsaur, Gap : Librairie des Hautes-Alpes, 1997.
David Meyer, Les Revenants de Lesdiguières dans Œuvres de David Meyer (Daviou de la Coucoire) : Poésie et théâtre en dialecte champsaurin (textes et traductions), Gap : Société d'études des Hautes-Alpes, 1975.
Louis Videl, Histoire du connestable de Lesdiguières, contenant toute sa vie, avec plusieurs choses mémorables, servant à l'Histoire Générale, Grenoble : Jean Nicolas, 1649.
Henri Lamendin, Lesdiguières et... ? : Selon plusieurs auteurs, préfacé par François Lecourtier et Gérard Dhorne, Guillestre : Souvenirs, 2009.

jeudi 9 janvier 2014

Newsletter de la bibliothèque de Gap - janvier 2014



Voici la première lettre de liaison de la bibliothèque Mgr Depéry pour cette année 2014. C'est l'occasion de vous souhaiter à tous une belle et sainte année.



Le prêt de livres est dorénavant gratuit pour tous à la bibliothèque de Gap. Nous espérons que cela permettra à chacun, chrétien ou non, d'avoir accès à nos richesses documentaires. La bibliothèque ne touche pas de subventions publiques et toutes nos acquisitions se font grâce à vos dons : les livres que vous donnez sont proposés au prêt. Quand il s'agit d'ouvrages que la bibliothèque possède déjà, nous les mettons en vente et avec l'argent récolté nous achetons des livres neufs et du matériel, nous faisons les restaurations nécessaires sur les livres anciens et nous organisons des conférences.

La fréquentation de la bibliothèque est en hausse chaque année et c'est un plaisir de vous accueillir. Merci de votre soutien !

mercredi 1 janvier 2014

Le sanatorium du clergé de Thorenc (Alpes-Maritimes)

Archives diocésaines de Marseille

Le sanatorium du clergé de Thorenc (Alpes-Maritimes)

Le sanatorium du clergé de France est installé sur la commune d’Andon, plus précisément au village de Thorenc non loin de Grasse dans le diocèse de Nice.
 

Avec l’hygiénisme, les stations climatiques sont à la mode. Le site, aux propriétés climatiques médicales reconnues depuis la fin du 19e siècle, voit la construction d’un centre médical. Une opération immobilière de grande envergure conduit à la métamorphose du site par l'implantation de plusieurs établissements hôteliers et les installations de nombreux commerces. Après la Première Guerre mondiale, la station perd de son attrait.
 

Le domaine de 20 hectares avec château à Bas-Thorenc est acheté en 1926 pour les soins  et la guérison des prêtres tuberculeux. Le sanatorium est ouvert le 1er septembre 1928. Les locaux, rapidement devenus trop exigus sont agrandis. Les nouveaux bâtiments sont inaugurés en 1937 par le cardinal Jean Verdier, archevêque de Paris. La deuxième guerre mondiale et l’évolution des soins antituberculeux mettent fin aux activités du sanatorium.

Mgr Jean Delay, évêque de Marseille (1937-1948) puis archevêque (1948-1956) en a assuré la gestion de 1926 jusqu’à la vente du domaine dans les années 1950, à l’hôpital général de la Charité de Grasse.
 

Mgr Jean Delay fonde en 1922, avec d’autres prêtres, la Mutuelle du Clergé de Lyon  qui devient quelques années plus tard La Primatiale, organisme d’assurance et de couverture sociale. Particulièrement investi dans la protection sociale des prêtres,il est administrateur de l'établissement, fondé de pouvoir de l’Association du Sanatorium du clergé et président de la Mutuelle diocésaine Rhône et Loire propriétaire du Sanatorium. Le suivi médical est placé sous la direction de la Société médicale de Saint-Luc.

Le fonds du Sanatorium de Thorenc comprend 11 articles pour total de 1 mètre linéaire d'archives comprises entre 1926 et 1952. Il regroupe les documents de l'Oeuvre du sanatorium de Thorenc, propriétaire à la fois du sanatorium à Thorenc et de l'unité de post-cure de Cuise-la-Motte dans l'Oise (Château de la Chesnoye et chapelle de Neuffontaines).

Il est en grande partie ouvert à la consultation (les dossiers du personnel et les dossier des malades ne sont pas consultables). Il permet de comprendre le fonctionnement de l'établissement, de son achat à sa fermeture ainsi que la mise en place d'un système organisé de soins.


Sanatorium de Thorenc - Saint-Damien, la ferme, février 1928.
Au premier plan, les soeurs de la congrégation des Filles du Divin Rédempteur dites du Très Saint Sacrement.