jeudi 17 octobre 2013

LE GENRE


LE GENRE


GENESE. LE GENRE COMME DONNEE SOCIALE

               Le genre (du latin « genus » devenu « gendre » en français ) est un concept utilisé en sciences sociales pour désigner les différences non biologiques entre les hommes et les femmes tandis que le sexe désigne les différences biologiques. Ce mot a d’abord désigné une catégorie puis  le « sexe ». Emprunté au vocabulaire grammatical,  il a été popularisé par les mouvements féministes vers 1970 et a progressivement remplacé le mot « sexe » dans les sciences sociales : ce sont les « études du genre » ou « gender’studies »

               Contrairement aux idées reçues ce concept est  apparu en France. En 1949 Simone de Beauvoir écrivait dans le Deuxième sexe : « On ne nait pas femme on le devient ». Dans cette dynamique des penseurs français (Deleuze, Derrida, Foucauld) se sont emparé de cette idée développée dans la « French Theory ».

Utilisée dans les années 1950 dans les milieux médicaux américains le genre l’est par les féministes vers 1970 pour démontrer que les inégalités entre les hommes et les femmes sont issues de facteurs sociaux-culturels plutôt que biologiques.

               Dans ces années des sociologues considèrent que le « genre » est l’identité construite par l’environnement sociale des individus : la « masculinité » ou la « féminité » ne sont pas des données « naturelles » mais le résultat de mécanismes de construction, de reproduction sociale. L’identité de genre a traits aux rôles attribués aux personnes selon le sexe à une époque et dans une culture donnée.


CRITIQUES DES ETUDES ET DU CONCEPT DE GENRE

Les termes « théorie du genre» ou « théorie du gender » suscitent des polémiques dans le monde politique, universitaire ou religieux.

Ces expressions  apparaissent dans le monde francophone – surtout en France - dans les années 1990 chez les auteurs catholiques rejetant ce qu’ils voient comme une idéologie déstabilisant les rapports femmes-hommes et une idéologie remettant en cause l’organisation des sociétés considérée comme « naturelle ». Elles désignent les recherches universitaires ou les politiques d’émancipation des femmes et de luttes contre les stéréotypes sexuels. Pour les universitaires ce n’est pas une théorie mais un outil à penser.


BIBLIOGRAPHIE

BEAUVOIR, Simone. – Le deuxième sexe. - Paris, Gallimard, 1949.

BERENNI, Laure. CHAUVIN, Sébastien… Introduction aux études sur le genre. – Paris, Editions De Boeck, 2012.

 BOURDIEU, Pierre. – la domination masculine. – Paris,  Le Seuil, 1998.

BUTLER, Judith. – Troubles dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité. – Paris, La Découverte, 2006.

BUTLER, Judith. – Ces corps qui comptent. De la matérialité et des limites discursives du « sexe ». – Paris, Editions Amsterdam, 2009.

CLAIR, Isabelle. – Sociologie du genre : Sociologies contemporaines. – Paris, Armand Colin, 2012.

DELPHY, C. – Sexe et genre. De la hiérarchie entre les sexes. – Paris, CNRS, 2003.

FASSIN, Eric avec MARGRON, Véronique. – Homme, Femme, quelle différence ? La théorie du genre en débat. Paris, Editions Salvator, 2011.

HERITIER, Françoise. – Masculin/Féminin. I. La pensée de la différence. - Paris, Odile Jacob, 1996.

HERITIER, Françoise. – Masculin/Féminin. II. Dissoudre la hiérarchie. – Paris, Editions Odile Jacob, 2002.

HERITIER, Françoise. – Hommes, femmes : la construction de la différence. – Paris, Editions Le Pommier, 2010.

GUIBERT, G.-C. – C’est pour un garçon ou pour une fille ? La dictature du genre. – Paris, Autrement, 2004.

JAUNAIT, Alexandre. CHAUVIN, Sébastien… Introduction aux Gender Studies : manuel des études sur le genre. – Paris, Editions De Boeck, 2008.

THERY, Isabelle. – La distinction de sexe : une nouvelle approche de l’égalité. – Paris, Odile Jacob, 2007.

ETUDES DE GENRE


ETUDES DE GENRE

DEFINITION

Les « études de genre » ou « gender studies » sont un champ d’études et de recherche regroupant  le champ des disciplines universitaires si bien que  les études de genre peuvent être considérées comme une discipline à part entière.

Ces études proposent une réflexion sur les identités sexuées et sexuelles ; elles répertorient ce qui définit le féminin et le masculin dans différents lieux, à des époques différentes et s’interrogent sur la manière dont les normes se reproduisent au point de devenir une norme naturelle.


LES « GENDERS’STUDIES »

Contrairement à une idée reçue le concept de genre n’est pas un produit anglo-saxon. En 1949 Simone de Beauvoir faisait paraître son ouvrage « Le deuxième sexe » où elle écrivait : « On ne nait pas femme, on le devient ».

 Dans cette dynamique s’est forgé dès 1970  ce que l’on appelle la « french theory » regroupant des auteurs français (Derrida, Deleuze, Foucault…) qui vont réfléchir sur ce thème. Le terme « genre » (du latin « genus »  signifiant « gendre » en français) apparait dans les années 1970-1980 dans les universités nord-américaines sous le nom de « gender studies ». Utilisé en sciences sociales pour étudier les différences non biologiques entre femmes et hommes, il étudie dans les années 1990 les rapports de pouvoirs construits à partir des rôles socialement attribuées. Ces travaux servent aux mouvements féministes pour leurs revendications.

Dans les années 1980-1990 on voit l’évolution des études féministes : questionnant le rapport entre les sexes dans la société elles distinguent le « genre » et le « sexe » pour s’interroger sur la construction des rôles que la société dévolue « naturellement » à chacun.

CONCLUSION

Les « études de genre » parlent de l’égalité entre les femmes et les hommes  dans la société sans pour autant nier les différences. Ce qui inquiètent ou questionnent se sont à la fois les ambiguïtés dues au vocabulaire et aux dérives observés. ? Faut-il pour autant y voir une volonté de « déconstruction » de la société ?


BIBLIOGRAPHIE

BEAUVOIR, Simone. – Le deuxième sexe. - Paris, Gallimard, 1949.

BERENNI, Laure. CHAUVIN, Sébastien… Introduction aux études sur le genre. – Paris, editions De Boeck, 2012.

 BOURDIEU, Pierre. – la domination masculine. – Paris,  Le Seuil, 1998.

BUTLER, Judith. – Troubles dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité. – Paris, La Découverte,2006.

BUTLER, Judith. – Ces corps qui comptent. De la matérialité et des limites discursives du « sexe ». – Paris, Editions Amsterdam, 2009.

CLAIR, Isabelle. – Sociologie du genre : Sociologies contemporaines. – Paris, Armand Colin, 2012.

DELPHY, C. – Sexe et genre. De la hiérarchie entre les sexes. – Paris, CNRS, 2003.

FASSIN, Eric avec MARGRON, Véronique. – Homme, Femme, quelle différence ? La théorie du genre en débat. Paris, Editions Salvator, 2011.

HERITIER, Françoise. – Masculin/Féminin. I. La pensée de la différence. - Paris, Odile Jacob, 1996.

HERITIER, Françoise. – Masculin/Féminin. II. Dissoudre la hiérarchie. – Paris, Editions Odile Jacob, 2002.

HERITIER, Françoise. – Hommes, femmes : la construction de la différence. – Paris, Editions Le Pommier, 2010.

GUIBERT, G.-C. – C’est pour un garçon ou pour une fille ? La dictature du genre. – Paris, Autrement, 2004.

JAUNAIT,  Alexandre. CHAUVIN, Sébastien… Introduction aux Gender Studies : manuel des études sur le genre. – Paris, Editions De Boeck, 2008.

La Fable mystique de Michel de Certeau


 

La fable mystique : II. XVIè-XVIIè siècle

Michel de Certeau

Paris, Editions Gallimard, 2013. 390 pages.


 
Michel de Certeau travaillait à ce livre quand il est décédé en 1987. Luce Giard – son exécutrice testamentaire – a rassemblé des inédits et des articles déjà publiés. Michel de Certeau – qui avait déjà présenté « La fable mystique : XVIè-XVIIè » dans un précédent tome - explore un continent de la culture des XVIè et XVIIè siècles : la mystique ; il l’explore dans une double perspective : à la fois historique et expressive. A travers l’étude des œuvres de mystiques comme Nicolas de Cues, saint Jean de la croix ou Pascal l’auteur les fait revivre dans toute la complexité de leur personnalité et des conditions historiques dans laquelle ils ont évolué. Il nous dit combien le « discours mystique » s’efforce de traduire l’ineffable dans un langage humain.

POUR UNE PASTORALE DES JEUNES

 La jeunesse : une passion, une vision

par Doug Fields

Paris, Editions Ministères Multilingues, 2010.

 
 

 La jeunesse : une passion, une vision : c' est à la fois une proposition et un témoignage de ce qui peut être mis en oeuvre dans la mission auprès des jeunes.

Fondé sur 5 objectifs ( l'adoration, le service, l'évangélisation, la communion et la formation ) et définissant  5 niveaux d'engagement (le quartier,les habitués, les membres, les engagés et les consacrés ) ce livre ouvre des possibilités pour accueillir, accompagner, faire grandir dans la foi avec discernement.

Chaque chapitre présente très clairement les objectifs et la mise en oeuvre, illustrés par des exemples concrets et  se termine par des fiches pratiques (activités pour les jeunes, aide à la réflexion pour les adultes).

Les  appendices et la table des matières permettent de retrouver facilement les différentes étapes de la pédagogie développée tout au long de l'ouvrage.

C'est un outil de travail :  il invite à penser autrement notre rapport à la jeunesse dans la transmission de la Foi.

Il me semble nécessaire de se l'approprier, seul ou/et  en équipe, pour qu'il soit ajusté au plus près du public visé.

Publication par Odile Alvarez, Aumônerie de l'Enseignement Public

LES NOUVEAUTES DU MOIS D'OCTOBRE


LISTE DES OUVRAGES DU MOIS D’OCTOBRE 2013

 

BIRMELE, André. – L’horizon de la grâce : la foi chrétienne. – Paris, Le Cerf, 2013. 508 pages.

BOUCHOT, Karin et Claude. – Historique d’une amitié exceptionnelle entre un homme extraordinaire Mgr. Jean-Charles Thomas et deux êtres ordinaires. – Paris, Editions BOD, 2008. 52 pages.

BOUCHOT, Karin et Claude. – Si Dieu est amour, pourquoi le mal ? – Paris, Editions BOD, 2011. 84 p.

BOYARIN, Daniel. – Le Christ Juif : à la recherche des origines. – Paris, Le Cerf, 2013. 190 pages.

CERTEAU, Michel de. – La fable mystique : XVIè-XVIIè siècle. Tome II. – paris, Gallimard, 2013.390 pages.

 COTHENET, Edouard. – Paul, serviteur de la nouvelle Alliance : selon la 2ème épître aux Corinthiens. – Paris, Le Cerf (collection Lire la Bible), 2013. 118 pages.

COMMISSION THEOLOGIQUE INTERNATIONALE.- Textes et documents I (1969-1985). – Paris, Le Cerf, 2013. 461 pages.

COMMISSION THEOLOGIQUE INTERNATIONALE. – Documents II : 1986-2009. – Paris, Le Cerf, 2013. 690 pages.

COULANGE, Pierre. – Quand Dieu ne répond pas : une réflexion biblique sur le silence de Dieu. – Paris, Le Cerf (collection Lire la Bible), 201232 pages.

PAUL, André. - Autrement la Bible : mythe, politique et société. - Paris, Bayard/Le Grand livre du mois, 2013. - 307 pages.

FLAGEAT, Marie-Claude. – Les jésuites français dans la Grande Guerre : témoins, victimes, héros, apôtres. – Paris, Le Cerf, 2013. 597 pages.

GARCIA, Jaime. – Lire l’Evangile de saint Mathieu à la lumière de saint Augustin. – Tome 1, Tome 2,  Tome 3. Paris, le Cerf, 2013. – 211 pages + 405 pages + 374 pages.

MAURICE ZUNDEL : un christianisme libérateur : Actes du colloque de Paris les 7, 8 et 9 mars 1997 à l’occasion du centenaire de sa naissance. – Sillery (Québec), Editions Anne Sigier, 1998. 315 pages.

MAURICE ZUNDEL ; philosophe, théologien, mystique (Faculté de théologie/Université de fribourg) : actes de la semaine interdisciplinaire, 16 au 19 avril 2012. – Paris, Parole et Silence, 2013. 222 pages.

MOOG, François (dir.) ; MOLINARIO, Joël (dir.). – La catéchèse au service de la Nouvelle évangélisation actes du VIè colloque International de l’ISPC (Paris, du 5 au 8 mars 2013). - Paris, Institut Catholique de Paris/DDB, 2013. 180 pages.

ROUET, Albert. – L’étonnement de croire. – Paris, les Editions ouvrières, 2013. 187 pages.

ROUX-ALPHERAN, Ambroise-Thomas. – Aix sous la Terreur : la Révolution française : 26 avril 1795au 12 août 1796. – Vauvenargues (13), Editions Desbaumes, 2013. 282 pages.

ROUX-ALPHERAN, Ambroise-Thomas. – Aix sous la Terreur : la Révolution française : 13 août 1796 au 31 décembre 1797. – Vauvenargues (13), Editions Desbaumes, 2013. 267 pages.

 SESBOÜE, Bernard. – Histoire et théologie de l’infaillibilité de l’Eglise. – Bruxelles, Editions Lessius, 2013. 381 pages.

SCHENKER, Adrian. – Une bible archétype : les parallèles de Samuel-Rois et des chroniques. – Paris, Le cerf, 2013.  199 pages.

SERVICE NATIONAL DE PASTORALE LITURGIQUE ET SACRAMENTELLE. – Le ministère liturgique des diacres : guide pastoral. – Paris, Le Cerf/CNPLS (collection Guides. Célébrer), 2013. 141 pages.

SMITH, Daniel A. – Nouvelle visite au tombeau vide. – Paris, Le Cerf (Lectio divina), 2013. 409 pages.

VERLINDE, Joseph-Marie. – L’idéologie du gender : comme identité reçue ou choisie ?. –Mesnil-saint-Loup (10190), Editions Le Livre Ouvert, 2012. 109 pages.

VEYRON, Marie-Laure. – Le toucher dans les Evangiles. – Paris, Le Cerf (collection Lire La Bible), 2013. 207 pages.

VOGELS, Walter. – Elie et ses fioretti : 1 Rois 16, 29 – 2 Rois 2, 18. – Paris, le Cezrf, 2013. 201 pages.

WENIN, André. – L’art de raconter la violence dans le livre des Juges. – Bruxelles, Editions Lessius, 2013. 255 pages.

mardi 15 octobre 2013

Une biographie de Mahomet

Olivier Hanne, Mahomet, le lecteur divin, Paris, Belin, 2013, 271 p.

Cette nouvelle biographie du prophète de l’islam par Olivier Hanne chez Belin est issue d’une révision totale d’un ouvrage précédent édité chez Giovanangeli en 2008. Il est peu de dire que l’auteur offre une œuvre déjà abondante : par exemple Innocent III déjà chez Belin en 2012 ou le traité de Jacques Gélu sur Jeanne d’Arc aux Presses universitaires de Provence en 2012 également. Olivier Hanne est arabophone, son champ de recherche s’étend notamment aux relations entre le monde musulman et l’Occident chrétien au Moyen Age.

Dans son anthologie des écrits militaires (De la Guerre au Moyen Age, Giovanangeli, 2012), Olivier Hanne avait longuement montré la complexité des relations islamo-chrétiennes au temps des croisades (XIe – XIIIe siècles) entre confrontations territoriales, rivalités entre chrétiens et conquêtes et reconquêtes des Lieux saints.

lundi 14 octobre 2013

Félibrige & Religions

 
 
Félibrige & religions
Regis Bertrand (dir.), Centre d'Etudes d'Histoire Religieuse Méridionale, Marseille : ed. La Thune, 2008, 228 p.
 
Le Félibrige est une association qui a été fondée en 1854, dont le but est de promouvoir l'usage de l'occitan et d'en codifier l'orthographe. Répondant à une aspiration locale forte de restaurer la langue et la culture d'oc, cette organisation s'est rapidement développée dans toute l'aire géographique, qui recouvre 32 départements. Ce mouvement se définit lui-même comme apolitique et laïc.
Dans cet ouvrage, qui regroupe les contributions d'une dizaine de spécialistes, sont analysés les rapports entre le Félibrige et l'Église catholique, certains prêtres étant très impliqués, mais aussi avec les Juifs de Provence et les Protestants, très présents en Languedoc. Jusqu'au Concile Vatican II, le provençal et l'occitan n'ont pas leur place dans la liturgie. Pourtant, le Félibrige travaille sur la traduction des Ecritures saintes, du missel, sur la prédication en langue d'oc. C'est les félibres qui ont mis en place la tradition des 13 desserts de Noël.

jeudi 3 octobre 2013

La Bible : 1913-2013, cent années de nouvelles traductions

Voici comme promis l'enregistrement de la conférence du Père Pierre Fournier données pour les Journées du Patrimoine, en deux parties, sur le site du diocèse de Gap.

Une amitié précieuse avec le Pape Jean-Paul II


 
Wanda Poltawska, Journal d’une amitié, 2011
 
Polonaise, médecin et déportée à Ravensbrück, Wanda Poltawska rappelle sur près d’un demi-siècle les remous et les« états » de son âme. Soutenue par son amitié avec Jean-Paul II, elle nous fait découvrir au fil des pages ses doutes et ses interrogations sur une humanité capable du pire, qui ne trouvent leurs réponses que dans un rapport au Christ et dans une lutte de chaque instant pour préserver la vie, l’enfance et la féminité. Malgré le style du journal intime qui a tendance à« hacher » ses réflexions, son récit est à la fois pudique et lumineux, réaliste et profond.